1. Braquage


    Datte: 19/09/2018, Catégories: handicap, nonéro, policier, Auteur: Rain, Source: Revebebe

    ... s’agit d’un enfant qui pleure parce qu’on le tabasse. Une rage dévastatrice monte en moi. Je la sens se diffuser à l’intérieur de mon corps, se propageant dans mes membres. Mes poings se ferment et s’ouvrent afin d’assouplir les articulations, ma glotte fait le yo-yo dans ma gorge. Si quelqu’un frappe un gosse, il va se ramasser une avoinée qu’il n’est pas près d’oublier.
    
    Quelle n’est pas ma surprise en apercevant un géant, à quatre pattes, vêtu d’un simple caleçon, qui chiale de douleur sous les coups de bâton administrés par un homme d’une soixantaine d’années ! Derrière ce sadique se trouve une femme du même âge, contemplant le spectacle, un large sourire accroché aux lèvres. Dans sa main droite, elle serre une cravache.
    
    Je reste plusieurs secondes à me demander ce que je vais faire, ce que je dois faire. J’hésite à profiter de la situation pour explorer rapidement l’intérieur de la ferme et me tirer avec des bibelots de valeur, voire même avec un peu de fric. Mais le gaillard à terre se met alors à geindre et ses sanglots accompagnés d’un affreux hoquet me fendent le cœur et l’âme.
    
    Il pleure maintenant à chaudes larmes comme un bébé qui réclame son bib.
    
    La vieille continue à sourire. Un sourire perfide découvrant des dents de carnassier.
    
    Trop occupés à molester le colosse, ils n’ont pas remarqué ma présence. Sur la pointe des pieds, je rebrousse chemin et retourne à la grange située à l’entrée de la ferme. J’espère y trouver un objet qui puisse faire ...
    ... office d’arme. J’aperçois un marteau sur un établi. Trop court pour rivaliser avec le bâton ou la cravache. Mon regard se reporte alors sur une barre à mine posée contre un mur. Je la ramasse, les mains moites. Je vais probablement faire une grosse connerie, mais, si je ne la fais pas, plus jamais je ne pourrai me regarder dans une glace.
    
    Au moment où je reviens à l’arrière de la maison, la salope au sourire de requin flagelle le mastodonte avec sa cravache tandis que l’autre enfoiré le bastonne de plus en plus fort, ponctuant ses coups, par : je t’avais prévenu Émile
    
    Sans réfléchir, je fonce en brandissant la barre à mine au-dessus de ma tête. Les deux vieux regardent dans ma direction. La salope n’arbore plus son sourire à la con. À la place, on peut lire sur son visage fripé une expression de surprise mêlée à de la crainte. L’autre salopard veut ouvrir la bouche, mais, avant que le moindre son ne franchisse ses lèvres, la barre à mine lui emporte la moitié de la boîte crânienne.
    
    Stupéfaite, la vieille tente de hurler en voyant le crâne explosé de l’autre con. Mon arme décrit un arc de cercle dans les airs et s’abat sur sa mâchoire qu’elle pulvérise ainsi que plusieurs dents qui sautent.
    
    Mon corps est pris de tremblements si violents que je lâche la barre à mine. Je viens de buter deux personnes qui gisent à mes pieds, le citron défoncé.
    
    Je suis sur le point de fondre en larmes, profondément choqué, quand je suis décollé du sol.
    
    Le gros costaud s’est relevé et ...
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