1. Braquage


    Datte: 19/09/2018, Catégories: handicap, nonéro, policier, Auteur: Rain, Source: Revebebe

    ... d’action des années quatre-vingt. Trouver un fusil de chasse ne devrait pas être un problème.
    
    La première ferme que j’aivisitée dans la campagne ariégeoise, en pleine journée, pendant que l’agriculteur que j’observais depuis plusieurs jours s’affairait aux champs, contenait six fusils rangés dans une armoire vitrée. N’y connaissant rien en armes, j’ai braqué celui qui me semblait être du plus gros calibre et j’ai quitté les lieux sans même penser à cambrioler la baraque. Avec l’aide d’Internet, je me suis confectionné un fusil à canon scié, ce qui est assez facile à réaliser.
    
    La seconde et dernière ferme ariégeoise que j’ai visitée s’est avérée être une expérience périlleuse.
    
    J’ai fini de fouiller la maison et compte dans la cuisine mon maigre butin. Cent vingt-cinq euros ! Ridicule ! me dis-je quand, à la périphérie de mon regard, j’aperçois de l’autre côté de la fenêtre une fourgonnette bleue. Je vois le gendarme du côté passager descendre du véhicule. La chanson desDoors Back Door Man – qui est en réalité une reprise d’une chanson écrite par Willie Dixon pour Howlin’ Wolf – traverse mon esprit. J’entends clairement dans ma tête la voix de Jim Morrison :
    
    À l’arrière de la maison, il y a une porte qui donne sur le potager. Si j’avais été sous l’emprise de LSD, j’aurais pu croire que Jim en personne cherchait à m’aider. J’avais déjà eu l’impression qu’il m’adressait la parole lors d’un de mesbad trips. Peut-être m’avait-il réellement parlé ?
    
    Je fonce vers ...
    ... cetteback door(merci Jim où que tu sois), l’ouvre, la referme, traverse le potager alors qu’il me semble entendre la sonnette de la porte d’entrée retentir, et me faufile dans un petit bois à une centaine de mètres de là. J’y suis resté jusqu’à ce que j’entende le moteur de la fourgonnette se rallumer.
    
    Si les flics sont venus, c’est que quelqu’un m’a vu et a prévenu les condés. Je décide le jour même de quitter l’Ariège pour l’Aveyron.
    
    Dans l’Aveyron, j’ai braqué une poste dans un patelin à côté de Villefranche-de-Pana. Ce jour-là, je n’ai eu aucune difficulté. Un véritable jeu d’enfants ! Je suis entré dans La Poste, le visage dissimulé derrière un bas récupéré dans la ferme où les condés ont presque réussi à m’arrêter, et j’ai pointé mon fusil à canon scié vers la ravissante blonde qui m’a filé deux milles euros sans faire d’histoires. Le braquage n’a pas duré plus de deux minutes !
    
    J’ai récupéré la voiture volée à des campeurs de Villefranche de Pana et j’ai quitté ce village sans le moindre problème. Une heure plus tard, j’ai laissé la caisse dans un parking de supermarché et ai appelé un taxi qui m’a conduit du côté d’Olemps, un bled proche de la préfecture aveyronnaise.
    
    J’y ai séjourné une semaine pendant laquelle je n’ai entrepris aucun délit. Je passais alors mes après-midi au seul bistrot du coin où j’ai rencontré un groupe de vieillards auquel il manquait un joueur de tarot. J’ai donc tapé le carton avec ces vieux qui avaient une cigarette roulée coincée en ...