1. Un jeune homme à la capitale (6)


    Datte: 19/07/2023, Catégories: Gay Auteur: JHaParis, Source: Xstory

    ... comptabilité pour lui faire préparer son compte. Oust, une de moins. Que ça serve d’exemple pour les autres. Plus de retards ! Fini les retards !
    
    La secrétaire se retira sans un mot et Mr Ruppert se calma d’un coup.
    
    — Un sucre dans votre café ?
    
    Il fit le service, prit une chaise et s’installa en face de moi. Je tournai mon café en silence alors qu’il ouvrit une chemise posée sur la table. J’y reconnus mon CV. Il n’y avait donc pas d’erreurs sur la personne et j’en ressentis un vif soulagement.
    
    — Alors, passons aux choses sérieuses. Belle scolarité. Bravo jeune homme. Admis en école d’ingénieur, diantre, à votre âge, mes félicitations. Vos parents doivent être fiers de vous ; votre fiancée aussi. Pas de fiancée. C’est bien, vive la liberté, c’est ce que je dis toujours.
    
    Il me tapota le dos de la main d’un mouvement qui se voulait paternel, mais qui me semblait un peu caressant. Je me trouvai sur mes gardes. J’étais prêt à parier qu’il était farouchement homosexuel et que j’étais à son goût.
    
    — Voyez-vous, je reçois toujours les stagiaires. L’entrée dans une entreprise peut être déstabilisante, angoissante. Surtout la première fois. Toutes les premières fois sont génératrices de stress si elles ne sont pas bien préparées ; vous me suivez ? Surtout que vous allez être jeté dans la fosse aux lions. Hé oui. Dans les ateliers, il n’y a pratiquement que des femmes. Mais pas d’inquiétudes, s’il vous arrive le moindre problème, vous pourrez compter sur moi. Après ...
    ... tout, peut-être qu’à la fin de vos études, nous vous compterons dans nos effectifs, qui sait ? C’est pour cela qu’il faut que tout se passe bien. Pour que vous gardiez un bon souvenir de votre passage ici. Et pour que nous ayons une bonne impression sur vous. C’est important pour votre rapport de stage.
    
    Pas de doute, sa main devenait de plus en plus caressante. Et ses propos me semblaient bien équivoques. Pour autant l’homme, malgré son bavardage incessant, ou peut-être à cause de cela, était plutôt sympathique.
    
    — Bon, l’heure tourne. Déjà 9h 30... Avant que je vous fasse faire la visite, séance d’essayage. J’ai un stock de tenue de travail dans le bureau adjacent, nous allons vous habiller en vrai travailleur. Ces vêtements, chaussures de sécurité, lunettes, gants vous sont prêtés, vous en prendrez le plus grand soin.
    
    Disant cela, il me poussait vers une porte qui donnait dans un petit espace qu’il avait qualifié de bureau, mais qui était plutôt une réserve assez étroite.
    
    Il décrocha un pantalon et une veste.
    
    — Essayez cela.
    
    Je n’avais pas d’autres choix que de me déshabiller devant lui.
    
    J’ôtai mes chaussures et mon pantalon. Il tenait le pantalon de travail dans sa main, sans me le tendre et me regardait avec un regard trouble, en un point où il n’avait aucune chance de croiser mon regard. Le vicieux profitait de la situation pour se rincer l’œil. Il tenta de donner le change :
    
    — Oui, c’est cela, celui-ci devrait aller, dit-il en me tendant enfin le ...