Un jeune homme à la capitale (6)
Datte: 19/07/2023,
Catégories:
Gay
Auteur: JHaParis, Source: Xstory
... avec une plaque en bronze indiquant « direction commerciale».
En face, une porte vernie ou une autre plaque en bronze était gravée : « R. Ruppert direction du personnel »
L’homme ouvrit cette porte et me fit entrer tout en continuant son babillage :
— Vous avez dû attendre longtemps, je suis désolé. Confus. Affreusement. Vous a-t-on offert un café, non !!! Rien ne marche dans cette maison. Vous en voulez un ? Non ? Allez, pour me faire pardonner... A la bonne heure.
Il décrocha son téléphone.
— Christine, amenez-moi deux cafés, vous serez un chou. Merci.
Je commençai à penser que le « directeur du personnel » me prenait pour un autre, car je ne comprenais pas tant d’égards pour un stagiaire. Mais je n’osai interrompre son monologue.
— Ha la la, on peut dire que vous n’avez pas de chance. Attendre si longtemps dans ce hall lugubre. Nous devrions faire rénover ce lieu qui est indigne de notre société, mais vous savez, avec la crise les propriétaires de l’entreprise sont prudents... Et cette femme, j’ai dû la licencier. Vous l’avez vue dans le hall ? Comment ? Elle pleurait ? Il est bien temps. Huit retards sur un mois. Intolérable. Vous l’auriez entendu : ce n’était jamais de sa faute. Une propre à rien. Dehors. Je vous le dis, travailler avec des femmes, ce n’est pas une sinécure. Vous avez déjà travaillé avec des femmes ? Vous n’avez jamais travaillé ? Eh bien il faudra vous y mettre jeune homme. Et tout de suite. Non, je plaisante. Mais les femmes, les ...
... femmes !!!
Il levait ses petits bras en l’air.
— Celle-ci, vous l’auriez vue. Quelles simagrées ! Je n’ose penser à ce qu’elle aurait fait pour éviter la porte. Mais pas avec moi ! Non ! Pas de cela...
Pendant sa logorrhée, j’observai que son bureau était plutôt cossu avec une belle bibliothèque en merisier où s’empilaient beaucoup d’ouvrages de Droit. La moquette était récente et le bureau imposant semblait en bois massif. L’endroit était suffisamment vaste pour qu’une table et quatre chaises aient pu y être placées, à droite du bureau. Le fauteuil qu’il m’avait attribué était sans comparaison avec celui où j’avais rongé mon frein dans ce hall décrépit.
L’homme interrompit enfin son monologue en entendant toquer à sa porte.
— Entrez. Ah Christine, nous avons failli attendre. Posez cela sur la table, je ferai le service.
La dénommée Christine, d’allure revêche avait une belle silhouette mise en valeur par une jupe noire assez longue, des bas noirs et des escarpins à talons noirs également. Une veste cintrée noire sur un corsage de la même couleur la faisait ressembler à une veuve corse. Ses cheveux noirs étaient tirés sur sa nuque en un chignon serré. On eut dit qu’elle avait cherché à gommer toute sensualité dans sa tenue. Et elle avait réussi.
Elle posa le plateau sans dire un mot.
— Merci Christine, très bien, vous êtes une perle. Bravo. Pas comme cette imbécile que j’ai virée. Comment s’appelle-t-elle déjà ? Ce n’est pas grave. Vous verrez avec la ...