Mon patron, cet abruti (1 / 7)
Datte: 10/09/2018,
Catégories:
nonéro,
Humour
Auteur: Anne Grossbahn, Source: Revebebe
... regardée normalement !
Alors que ma compagne se lance dans quelques explications, la lumière des tubes fluorescents s’éteint brutalement, nous laissant dans l’obscurité totale de cette pièce dépourvue de fenêtres !
— Oh ! Non ! s’exclame immédiatement Cheryl, à voix haute. Pas de blagues idiotes, s’il vous plaît !
Mais aucune réponse ne nous parvient. Une lumière jaunâtre, issue des ampoules de l’éclairage de secours, se répand péniblement entre les rayonnages.
— Bon. C’est une panne de courant, souffle la brune, apparemment soulagée.
— Ça arrive souvent ?
— Pas plus qu’ailleurs. Par contre, Axel fait parfois des blagues, vu que l’interrupteur se trouve près de l’entrée. Quand c’est comme ça, pas d’éclairage de secours !
— Je n’ai pas entendu la gâche, de toute façon. Elle fait du bruit, non ?
— Oui, mais quand on est entre ces étagères surchargées, ça étouffe les bruits. Venez. Inutile de rester ici.
— La porte s’ouvre sans électricité ?
— De l’intérieur, toujours, annonce Cheryl en tournant la poignée.
Je me retrouve bientôt avec elle dans le couloir encore éclairé par la lumière du jour dispensée au travers des fenêtres, en ce beau mardi de septembre.
— Comme ça, au moins, vous aurez vu l’effet d’une coupure de courant quand on est en train de fouiner dans la docu !
Nous regagnons notre bureau. Derrière ses armoires, Axel maugrée contre la panne qui lui a valu une extinction intempestive de son computer.
— Quand je te dis qu’il faut faire ...
... des sauvegardes toutes les dix minutes ! ironise Cheryl.
-oOo-
Mardi 9 septembre (Première partie).
L’incident se produit ce matin-là. J’ai pourtant fait l’effort d’arriver à l’heure au bureau, bien que je me sois quand même levée à la dernière minute. J’entre dans le bâtiment à huit heures cinquante-sept, lance un rapide « bonjour » à Chantal, la brune de la réception, atteins l’ascenseur et tends la main pour empêcher les portes de se refermer.
Dans la cabine, j’appuie sur le bouton marqué du chiffre deux, mais l’engin stoppe au premier, juste pour laisser passer une grande dame aux cheveux roux, en tailleur bleu marine, et que je salue de mon plus aimable bonjour. Elle répond d’un signe de tête et s’installe le plus loin possible de moi – un mètre à tout casser – comme si je puais du bec. Je ne la regarde déjà plus, car un homme est entré aussitôt à sa suite, mais lorsqu’il me voit son visage se fige, et je le devine prêt à faire demi-tour.
— Bonjour, monsieur Darville, dis-je joyeusement, bien décidée à me racheter.
Il grogne quelque chose en réponse, sans me regarder, mais je vois que le rouge lui est monté au front et qu’il semble mal à l’aise. Je devine les yeux de la rouquine, qui passent de lui à moi, et sens l’ascenseur adopter une ambiance polaire, mais je n’ose les observer ni l’un ni l’autre et finis par me tourner vers le miroir et rajuster une mèche de mes cheveux blond doré pour tenter de me donner une contenance.
La cabine s’arrête et la ...