1. Mon patron, cet abruti (1 / 7)


    Datte: 10/09/2018, Catégories: nonéro, Humour Auteur: Anne Grossbahn, Source: Revebebe

    ... aux équipes de maquettistes, rédacteurs et autres, chargés de la composition des textes et dessins à imprimer, des projets et travaux de mise en page.
    
    Les machines d’impression et le magasin d’imprimerie occupent le rez-de-chaussée et le sous-sol.
    
    La brune Eurasienne me présente rapidement une poignée de personnes employées à l’administration de l’entreprise, et dont j’oublie instantanément les noms et prénoms. J’espère qu’ils ne m’interrogeront pas là-dessus demain ! La sous-directrice, madame Demarche, s’est esquivée bien avant mon arrivée en pestant au sujet de mon retard. Serais-je déjà « grillée » ?
    
    Je signe néanmoins mon contrat d’engagement d’un an avec période d’essai, tout en remarquant à quel point les employés me regardent bizarrement. Certains semblent presque épouvantés et, bien que discrètes, leurs interrogations muettes à l’adresse de la demoiselle que j’accompagne ne m’ont pas échappé. Aurais-je quelque chose d’incongru ? Un bouton sur le nez ? Un bas filé ? Un trou dans la jupe ?
    
    Je profite de notre passage par les toilettes pour m’y enfermer quelques minutes et examiner ma mine et ma tenue vestimentaire, mais rien ne me semble incongru, pas même la naissance de mes seins, visible – mais sans provocation – dans l’échancrure de mon chemisier. Non, rien d’anormal selon moi… Ou alors il est temps que je prenne rendez-vous chez l’ophtalmo !
    
    Je mets donc l’étonnement apparent des autres sur le compte du courroux de madame Demarche quant à mon ...
    ... retard. Elle n’apprécie probablement pas qu’on lui pose des lapins !
    
    — J’espère ne pas avoir causé trop d’embarras en me présentant tardivement ce matin, dis-je à mademoiselle Lang en la rejoignant dans le couloir.
    
    Elle sourit :
    
    — Ne vous tracassez pas. Si vous n’en faites pas une habitude, l’incident sera vite oublié. Madame Demarche appréciant hautement la ponctualité, je vous conseille néanmoins d’être vigilante.
    — Bien, mademoiselle.
    — Pas de tralalas. Vous pouvez m’appeler Cheryl.
    
    Je hoche la tête, tout en me disant que ça va être dur de me débarrasser de ma fichue tendance à partir systématiquement à la bourre !
    
    Poursuivant la visite, Cheryl Lang m’introduit dans un espace de type paysager, aux bureaux séparés par des armoires mi-hautes. Les tables sont encombrées, il y a des ordinateurs partout, des imprimantes, scanners et autres machines de l’ère du computer.
    
    — Nous ne sommes que trois pour l’instant, bien que l’étendue du domaine puisse vous laisser croire le contraire. C’est ici que vous officierez essentiellement, et j’espère que vous ne nous décevrez pas.
    — Je ferai de mon mieux.
    
    Une tête apparaît par-dessus une armoire : crâne rasé, visage souriant, avec des yeux sombres, mais aussi le teint pâle de ceux qui passent l’essentiel de leur vie à l’intérieur.
    
    — Bonjour ! Bienvenue au souk !
    — Je vous présente Axel, le comique de service. Spécialiste en langues germaniques et grand buveur de bière.
    
    Le type contourne les armoires et me tend une ...
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