1. Les dieux sont tombés sur l'athlète


    Datte: 23/04/2023, Catégories: fh, sauna, hotel, délire, Humour aventure, fantastiqu, Auteur: Amarcord, Source: Revebebe

    ... Figé, respirant à peine, il sentit la danse de ses doigts virtuoses reprendre sur son corps, enveloppant ses épaules, glissant sur son torse, enserrant ses fesses, et bientôt ses bourses et son membre dressé. Elle rapprochait son visage, millimètre par millimètre, tandis que ses mains délicates s’emparaient des siennes meurtries par le labeur, les entraînant à la découverte, et ce fut presque trop, il ferma les yeux.
    
    Il souffrit de la douceur de colombe de ces seins sous ses paumes, tendus comme pour mieux s’envoler. Il souffrit de l’innocence de ce ventre creusé qu’elle lui faisait balayer, et il crut défaillir quand leurs mains réunies plongèrent au cœur de son mystère, moment qu’elle choisit pour poser enfin délicatement ses lèvres sur les siennes. Son parfum de mangue le faisait vaciller, et la rosée qu’il sentait perler sous ses phalanges lui faisait toucher un paradis à la fois botanique et charnel, un Éden dont le fruit n’attendait qu’à être cueilli pour étancher sa soif.
    
    — Qu’est-ce que tu fais, Olympe ? murmura-t-il.
    — J’ai le diable au corps.
    
    Ils restèrent un long moment comme cela, corps et sueurs mêlés, cœurs tambourinants et souffles courts. Et puis il trembla, se dégagea, rouvrit ses yeux pailletés, l’autorisant à y lire la surprenante douceur qui y flottait.
    
    — Je pense qu’il est temps pour moi de redescendre. J’ai un peu froid, tout à coup. Merci pour ce moment de pureté divine, Olympe. Merci pour ta grâce. Elle m’a permis, l’espace d’un instant, ...
    ... de croire à l’illusion que je puisse être bon.
    
    ~~∞∆∞~~
    
    Olympe eut bien du mal à trouver le sommeil, cette nuit-là. Celle-là et les suivantes.
    
    Ce qu’elle venait de vivre en quelques jours était renversant, et l’avait fait passer par tous les états d’esprit : le scepticisme, l’incompréhension, la curiosité, la révolte, le trouble, l’hébétude. Elle se surprit à s’habituer à ce nouveau biotope, s’effraya de sa propre résignation, et traversa alors une période baignée par l’ennui et la mélancolie. Elle contemplait la clef de son appartement, attachée à une lourde plaque portant un numéro : suite 327. Une existence calfeutrée à l’hôtel, pour toujours, mais hors la vie.
    
    Et puis une nuit, elle se réveilla, saisie par une illumination, bien plus pragmatique que mystique, toutefois. Alors elle chercha une grande feuille de papier vierge sur le bureau, pesta un peu de le trouver si mince – on ne se fournissait ici qu’en papier bible –, y traça un message au feutre épais, et s’engagea pieds nus dans le couloir, seulement vêtue de sa nuisette. Elle s’étonna d’ailleurs que l’économat divin ait rassemblé son trousseau en portant spécifiquement son choix sur des fournisseurs textiles moins austères que ceux qu’on trouvait autrefois place Saint-Sulpice. On avait manifestement intégré en Haut Lieu la nécessité contemporaine d’éviter tout gaspillage de matières premières inutile. En apercevant son reflet dans le miroir où les dieux les plus narcissiques aimaient se contempler, elle ...
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