Les enfants du Bon Dieu (4) - Histoires de Sexe

Les enfants du Bon Dieu (4)

... lise…

— Oui bien sûr… je voulais te parler de mon frère. Jean et moi nous nous inquiétons. Nous n’avons rien laissé paraitre devant maman, mais tu connais Marine… elle se fait toujours un sang d’encre pour des peccadilles, alors là…

— Michel ne va pas bien dis-tu ? Qu’est-ce qu’il a ?

— Je crois que ton départ l’a plus mouché qu’il ne le montre. Il ne mange plus, c’est tout juste s’il veut nous voir. Est-ce que tu me rends responsable de quoi que ce soit dans votre séparation… parce que si c’est le cas…

— Mais non ! Ton frère t’aurait dit de pareilles choses ?

— Non… mais c’est moi qui le pense. Tu es partie dès que tu as su ou vu que j’attendais Alix… alors de là à faire l’amalgame, il n’y a qu’un pas.

— Mais bien sûr que non…

— Tu… tu as un amant peut-être ?

— Mais qu’est-ce qui te prend ? Tu crois de toute façon que si tel est le cas je vais te répondre de but en blanc ? « Ben oui ! Je trompe ton frère, mon mari », mais ça ne va pas la tête ? Tu me répondrais franchement toi à ce genre de demande de ma part ?

—… ne nous fâchons pas, tu veux ? Je crois que le mieux serait d’en discuter posément devant un bon café. Tu ne veux pas venir voir notre fille ? Tu sais encore où nous habitons ! Et puis… nous avions aussi quelque chose de très formel à te dire et demander…

— Formel ? Et bien je t’écoute…

— Non ! Pas au téléphone. Tu me rappelles pour venir diner chez nous un soir…

— D’accord si tu veux…

— Je peux aussi inviter mon frère ...

... ?

— Mais nous ne sommes pas brouillés lui et moi ! Juste en pause pour éclaircir nos idées… alors évidemment qu’il peut encore s’assoir à table près de moi.

J’ai la nette sensation qu’elle respire mieux d’un coup. Au bout de quelques minutes, elle se sent obligée de me confier ses craintes.

— Je peux compter sur ta discrétion quant aux questions que je t’ai posées il y a quelques instants ? Il n’est pas au courant et serait fâché que j’aie pu penser cela.

— Mais oui… tu sais bien que je ne dirai rien… si toi tu me dis si tu vas voir ailleurs… enfin si tu as quelqu’un d’autre que ton Jean…

Un long silence suit ce dialogue et le ciel me tombe sur le crâne dès qu’elle rouvre la bouche.

— Ben… c’est arrivé une fois et du coup je ne suis pas certaine que le bébé soit vraiment de lui.

—… ?

Les bras m’en tombent. Franchement, j’en reste sur le cul. Je m’attendais à tout, sauf à ce genre de révélation. Elle insiste pour ce fameux diner, et je finis par raccrocher. Mais l’idée que Michel puisse avoir des soucis de santé se refuse de me lâcher. Je me sens mal à l’aise, et deux jours plus tard, je recontacte Marie pour que le samedi suivant nous dinions tous ensemble chez elle. C’est donc le cœur plutôt battant, que je suis devant sa porte pour dix-neuf heures, comme nous en avons convenu. La voiture de mon mari est déjà là.

Celle qui vient m’ouvrir la porte, c’est Marine, ma belle-mère. Elle aussi est donc de la fête ? Le sourire qui éclate sur son visage alors ...