Le fauteuil d'Émilie
Datte: 04/01/2023,
Catégories:
médical,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
confession,
nostalgie,
regrets,
Auteur: François Bonura, Source: Revebebe
... est petit, moche, et pas curé. Entre deux hurlements de douleur quand il me torture, je ne me vois pas lui demander si c’est normal de ne penser qu’au cul alors que mon mec est à peine enterré.
Ado, j’avais le fantasme du pompier… La veuve et l’orphelin, la grande échelle, le pantalon avec les bandes réfléchissantes, le pull rouge bien ajusté, tout ça. Maintenant quand ils arrivent, j’entends la sirène, mais je les regarde même plus. Et puis pour quoi faire ? Je me sens diminuée au propre comme au figuré. Je leur arrive pile à la braguette. Vous m’imaginez débarquer devant eux à toute blinde sur mon fauteuil ?
— Bonjour Messieurs, vous avez demandé un fantasme à roulettes supplément gros nichons ? J’suis là, sortez vos tuyaux !
Pis quoi encore…
Maintenant si un homme n’est pas habillé en blanc avec des godasses style claquettes ou sabots d’hosto, je ne le regarde même pas. J’y arrive pas. Dans mon cas l’habit ça fait la différence. Quand je vois le kiné sur le parking sans sa blouse, il fait encore plus sadique qu’avec.
Y’en a un qui me plaît bien, à qui le blanc va à merveille. Vincent, un brancardier. Il a des muscles saillants et longs, comme la structure métallique de son joujou. J’ai toujours pas compris si il bosse pour une boîte de transport en ambulance ou si il fait partie du staff. Quand il livre des corps cassés, il marche doucement, avec le plus grand sérieux, très pro.A contrario, quand il repart à vide, il fonce à toute blinde en sifflotant et me ...
... lâche toujours un clin d’œil complice. Un accent du nord à couper au couteau, genre Lille ou Roubaix. Ça me rappelle un bon souvenir.
J’y suis passée une fois avec mon homme en moto, sous une pluie battante. On s’était arrêté dans un rade paumé au bord de la route pour boire un truc chaud et fumer un joint. J’étais allée aux toilettes pour me soulager et essorer mon chèche dans le lavabo. Dans une grande pièce attenante, des mecs jouaient au baby en braillant comme des supporters. Mon mec avait débarqué dans les chiottes, hilare sous l’effet du chichon, à cause de leur accent. Quand j’ai croisé son regard dans le miroir, j’ai su que j’allais y passer. Il m’a plaquée contre le mur glacé, on a baisé comme des bêtes, nos pantalons en cuir baissés aux chevilles. Pour pas mouiller la mousse sur le carrelage trempé, j’avais posé mon casque côté coque. Dans le feu de l’action j’ai filé un coup de pied dedans, il a roulé et tapé fort dans le mur comme au bowling. J’ai pas eu le temps de me mordre la lèvre et j’ai joui en gueulant. Mon mec a crié « strike ! » À peine rajustés, on est ressorti et les types se sont mis à applaudir et à chanter tous en cœur avec l’accent chti « ouh, les zamoureux, ouh, les zamoureux… »
Mon homme… Entre les bâtiments il y’a une sorte de patio, quand je regarde par la fenêtre j’y vois de minuscules cailloux blancs sur les terre-pleins, partout autour des arbustes. Le gravier qui nous a envoyés dans le décor y ressemblait, sauf qu’il était gris. Je ne ...