Le féminin de Maître ! - Histoires de Sexe

Le féminin de Maître !

... indistincte… Mais chaque pas rend cette rumeur plus audible, plus identifiable. C’est celle de l’amour, du sexe, de la baise, de la femme qui jouit, de l’homme qui éjacule, une ode qui ne peut s’entendre que dans ces lieux où la morale n’a plus cours, mais où la jouissance est le but ultime, but à atteindre par tous les moyens, du moment que tout le monde souscrit bien aux règles.

Ces règles qui sont une évidence dans la pratique du libertinage, de l’échangisme, et encore plus du BDSM, ce sont celles du choix, de la liberté, du don de soi et surtout pas de la contrainte.

Dans la vie courante chacun devrait s’inspirer de ces règles et cela éviterait bien des malheurs !

Je débouche dans une grande pièce. Toujours une lumière tamisée, mais de part et d’autre, ce que je découvre est bien la preuve d’un donjon. Nul doute sur ces objets, meubles, qui ne prennent forme que lorsqu’on sait à quoi ils servent ! Cette chaise, par exemple, avec toutes ces sangles. Cette croix de Saint-André qui a dû faire bien des heureuses. Ce cheval d’arçon si particulier, dont on a du mal à imaginer pourquoi… Ces sangles… Ces fouets à proximité… Ces godes alignés comme à la parade…

Mais tout se passe plus loin.

Déjà on se caresse.

Déjà cet homme enfile cette femme en appui sur un autre.

Chaque pas me fait prendre conscience de ce que j’ai autorisé.

Que vais-je découvrir ?

J’ai écrit, imaginé, les pires tourments à cette Angélique qu’un Alejandro avait dressé pour devenir ...

... une vraie Soumise, une chienne éduquée pour satisfaire son Maître… Et, caprice d’auteur, sa propre Soumise…

J’ai été, dans une réalité que je vis, jusqu’à donner l’autorisation à un autre, un Matéo, mais est-il si différent de mon héros mexicain ? Que vais-je découvrir ?

L’homme que j’ai rencontré m’a parlé d’une Française qui, manifestement, l’avait marqué. Si cette femme, que je sais maintenant être la mienne, mon épouse, Angélique, est vraiment une Soumise comme je l’ai imaginé, comment vais-je réagir ?

C’est un mur de corps à moitié nu, en caresses, qui me cache ce que je viens voir… Ce que je veux voir… Ce que je crains de voir…

Je décide, moi aussi, me mettre au diapason en enlevant pantalon et slip, sinon je ferais tache !

Déjà avant de le franchir, n’hésitant pas à jouer des coudes, mais mes mains ne sont pas considérées comme des coudes pour ceux que je repousse.

Je vois des bras tendus ! Je vois des poignets noués ! Je vois les cordes qui les maintiennent descendre de la voûte. Je vois ces bras formant un faisceau noir et blanc.

Mais c’est en émergeant de cette barrière de chair que je vois vraiment.

Deux corps. Une femme et un homme. Deux corps qui sont si près l’un de l’autre qu’ils n’en forment plus qu’un si ce n’est la différence de peau. Autant l’homme est noir, autant la femme est blanche. Blanche avec une poitrine si imposante qu’elle déborde sur le côté, empiétant sur le torse de l’homme. Leur visage est soudé par un bâillon commun. Une ...