Le féminin de Maître ! - Histoires de Sexe

Le féminin de Maître !

Résumé des épisodes précédent :

Je pars, mais une femme se met sur mon chemin. Je reconnais la blonde plantureuse de tout à l’heure. Elle me demande :

— Excusez-moi, vous voulez bien nous joindre à nous ? Mon ami et moi-même en serions heureux…

Elle me montre le fond de la salle. D’un signe de la main, un homme me signale sa présence. C’est bien lui, celui qui n’arrêtait pas de me regarder pendant mon dîner. Je vais refuser. J’ai d’autres projets en tête, mais la main de la femme se saisit de la mienne. Quel toupet ! Elle me susurre à l’oreille :

— Vous alliez sortir. Vous êtes très belle. Belle est séduisante. Peut-être avez-vous…

Elle se coupe en découvrant mon alliance et demande :

— Oh, vous êtes mariée ? Oh, je me suis trompée. Excusez-moi. Cette robe vous sied à ravir, et mon ami et moi nous avions pensé que…

C’est cette délicatesse qui me retient.

— Je suis mariée mais… j’ai la permission de sortir.

C’est à mon tour de lui parler à l’oreille. La pression de ma main se fait plus forte, un peu comme à une époque où on montrait son intérêt, voir son désir, en passant un doigt dans la paume de main.

Elle me regarde. Nous nous sourions. Elle m’entraîne. La table est tout au fond de la salle, dans une lumière plus que tamisée.

L’homme se lève. D’un signe de tête il me salue, se pousse pour me laisser passer sur la banquette, s’assied à côté de moi alors que sa compagne s’installe de l’autre côté. Nous échangeons nos prénoms : Matéo, ...

... Angélique, Nives. Cela semble suffire.

— Une coupe ? me demande l’homme en français.

Je suis toujours étonnée de la facilité avec laquelle des étrangers nous reconnaissent. J’acquiesce :

— Merci.
— Vous alliez sortir ? Un rendez-vous peut-être ?
— Pas vraiment. Pourquoi ?
— Vous vous êtes changée. Cette petite robe sent le chic parisien. Vous avez troqué vos chaussures confortables pour des hauts talons. Vous vous êtes maquillée. Un homme vous attend ? Votre mari peut être ?
— Quelle perspicacité ! À mon tour. Votre voisine n’est pas votre femme. Une amie peut-être ? Vous êtes descendu à cet hôtel ?

Il sourit. Son amie, qui ne comprend manifestement pas notre échange, l’interroge. Il lui répond. Elle me regarde.

— Je ne suis pas sa femme. Bien plus qu’une femme normale. Une amie très chère et qui a les mêmes goûts que lui.

L’homme rit puis soudain sérieux :

— Vous me plaisez beaucoup. Nous pourrions passer la nuit ensemble.

Je suis presque sidérée de cette franchise.

— Vous me prenez pour qui ?
— Oh, pardonnez ma franchise si je me suis trompé. Mais au restaurant vous étiez une autre. Laquelle est la vraie ?
— Angélique. Je m’appelle Angélique.
— Alors, laquelle est la vraie Angélique ? La femme qui dînait seule, femme d’affaires, manifestement, ou bien la femme qui s’est changée pour sortir ?
— Pourquoi pas les deux ?
— Comme vous voulez. Moi je retiendrais celle qui est devant moi, séduisante, qui n’a manifestement pas froid aux yeux pour ...