Adieu, confession, punition (1) - Histoires de Sexe

Adieu, confession, punition (1)

... l’importance, pour toi ?

As-tu des vices ou des désirs cachés, Diane ?

Cent fois je me suis rongé avec toutes ces questions. Cent fois j’ai eu envie de te les poser de vive voix. Ou le temps d’un skype imprévu et scabreux. Cent fois je me suis demandé si le fait de les exprimer, ou d’autres, te choquerait, t’amuserait, te mettrait hors de toi, ou peut-être t’exciterait ?

Bon sang. Pourquoi se poser ce genre de questions quand une femme vous attire ? J’en connais bien peu qui accepteraient d’y répondre. En existe-t-il seulement ?

Est-ce que tu te caresses un peu, beaucoup, Diane ? Depuis que ton compagnon est parti, as-tu d’autres amoureux ? As-tu déjà fait des choses inavouables, dans le sexe, Diane ? As-tu déjà essayé avec une femme ? Avec un homme et une femme ? Avec deux hommes ? Aimes-tu être soumise ? Aimes-tu dominer ? Trouves-tu ces jeux sans intérêt ? Malsains ?

Tant de sujets que je rêverais d’aborder avec une femme, une amie. Un genre de sœur complice, avec laquelle aucune question ne serait tabou…

Je me demande si se poser ce genre de problème n’est pas la preuve la plus éclatante qu’on est un authentique dérangé du sexe. Possible, après tout : nous ne sommes plus dans les années 80.

Voilà Diane. Je ne sais comment tu recevras ce long email. Encore une fois, je voudrais que tu le gardes pour toi, évidemment.

Dois-je espérer une réponse ? Probablement pas. J’espère ne pas t’avoir choquée, mais si c’est le cas, et si tu es quand même arrivée jusqu’à ces dernières lignes, si c’est le cas pardonne-moi.

Désolé, Diane.

Signé: Thomas.

J’ai relu le long mail. Je l’ai laissé refroidir une journée. Je l’ai relu. J’ai enlevé quelques mots, remplacé d’autres. J’ai pris une pièce pour m’en remettre à pile ou face : pile j’envoie, face je détruis, ou mets dans un dossier à part.

C’est tombé sur pile.

J’ai essayé une autre fois.

Pile encore…

Ok. Le sort en était donc jeté. Et l’email envoyé.