1. La course


    Datte: 29/10/2022, Catégories: fh, fff, ffh, hplusag, copains, Collègues / Travail sport, douche, intermast, Oral nopéné, jeu, Humour occasion, Auteur: Cormobin, Source: Revebebe

    ... va.
    
    L’écart se creuse un peu. Elles doivent accélérer. Pas possible que ce soit moi qui ralentisse, ça se saurait. C’est là, entre 8,5 km et 9,5 km qu’on s’interroge sur le sens de la vie, de l’initiative individuelle, mais pourquoi donc s’infliger une telle torture ? Par masochisme ? Non, en fait, c’est l’idée de se dépasser, de montrer qu’on est encore là, qu’on vit, et qu’on peut faire des efforts.
    
    L’entrée sur la piste. Les filles sont un peu devant, mais pas si loin. Aucune nouvelle de Julie. Le moelleux de la piste est un plaisir après les chaussées, dures, qui font mal aux articulations.
    
    À 50 m de la ligne d’arrivée, les noms des concurrents s’affichent sur le tableau, avec le temps. Super, je vais faire moins de 58 min, très bien, je franchis la ligne, je suis vivant. Je ralentis, je marche, et les filles sont là, elles se tiennent par les épaules, toutes les trois, et m’attrapent et me serrent avec elles. Miam. Ah, le sport ! Parce que ces corps, en sueur, n’ont rien d’érotique ! Je n’y penserai que plus tard, sur ce moment-là, en me refaisant le film du week-end dans la tête.
    
    C’est juste après quelques minutes de repos, ou de marches légères, qu’apparaît le bien-être. On peut manger un peu, du chocolat, noir, mon préféré, des bananes, très bien. Les filles rient, elles sont bien elles aussi. On savoure. On ne connaît pas grand monde, ici, loin de chez nous, donc c’est vraiment notre moment en commun. En équipe. On partage.
    
    Il faut faire attention ...
    ... à ne pas prendre froid, mais il y a un petit soleil, donc ça doit aller, juste un souffle de vent, parfait. Quand on peut prendre une douche, il faut attendre un bon quart d’heure, attendre la fin de la sudation. Peu de sensation aussi désagréable que de transpirer en prenant une douche. Je me tais, j’écoute les filles, elles se racontent leurs impressions, elles sont contentes et elles ont l’air contentes de moi :
    
    — Simon, c’est super, tu as fait un bon temps !
    
    On continue à marcher, on se rapproche doucement de la voiture, et c’est Marie qui continue à prendre les initiatives :
    
    — Bon, où est-ce qu’on va se changer maintenant ?
    
    Julie, qui est arrivée cinq bonnes minutes avant tout le monde, nous montre la voie :
    
    — Là-bas, au bout des tribunes, je crois qu’il y a des vestiaires, qui sont ouverts, j’ai vu ça tout à l’heure, ce sera plus facile qu’à la voiture. Allez, on y va. Simon, tu ouvres la voiture ? On prend les affaires et elle ajoute, et puis viens avec nous, ça avait l’air assez grand .
    
    Aussitôt dit, aussitôt fait, nous voilà tous les quatre, avec nos sacs, en direction de ce qui doit être des vestiaires, au bout d’une tribune. Je ferme la marche, je veux laisser les filles prendre les initiatives. Elles sont plus nombreuses que moi.
    
    Julie, toujours au top de sa forme, entre la première :
    
    — C’est bon les filles, c’est ouvert.
    
    Elle entre « et il n’y a personne ». Petit moment de silence, mais pas de mouches qu’on entendrait voler. Toujours ...
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