1. La course


    Datte: 29/10/2022, Catégories: fh, fff, ffh, hplusag, copains, Collègues / Travail sport, douche, intermast, Oral nopéné, jeu, Humour occasion, Auteur: Cormobin, Source: Revebebe

    ... a toujours des imprécisions, et je n’ai pas fait le comparatif entre toutes les applis qui existent. La mienne me convient, et je connais ses limites.
    
    L’ambiance est bonne. Les bénévoles sur le bord de la route nous encouragent. Quelques bandas de temps en temps. Les photographes aussi, quand on est dans leur objectif, arrêter de grimacer et essayer de sourire. Clotilde se retourne et me dit :
    
    — Ça va, chef ?
    
    Je lève un pouce. J’évite de parler, même si j’y arrive à peu près, en courant, je garde mes réserves.
    
    La mi-course se passe. Petit ravitaillement, j’attrape une bouteille d’eau, je bois un peu, mais pas trop. La température n’est pas trop élevée, ça va, sinon, dans ces cas-là, je me renverse le reste de la bouteille sur le crâne. Je ne sais pas si c’est recommandé, mais c’est agréable.
    
    Petit regard sur l’appli, mais tant que je suis dans la foulée des filles, ça doit aller, une moyenne en dessous des 6 min au kilomètre, c’est bien.
    
    Pour moi, le plus dur, sur le plan moral, c’est entre 5 et 8 km. Le physique est encore pas trop mal, il faut trouver les pensées positives. Tant que j’arrive à suivre Clotilde et Marie, ça va. Dès que je commence à me dire« mais pourquoi est-ce que je cours, alors qu’en marchant, ce serait nettement moins fatigant ? », hop, le regard sur les fesses de Marie, hop, sur les fesses de Clotilde. Et une estimation SOFRIFOP dans la tête : 70 % de chances que l’une des deux au moins n’ait rien dessous. Estimation fondée sur un ...
    ... échantillon bougrement représentatif : moi.
    
    Allez, septième kilomètre, ce qui veut dire que ce sera bientôt le huitième, c’est-à-dire juste avant le neuvième. Le mental, fondamental. Je sens mes jambes, ça commence à faire mal, je me dis que c’est bon signe, ça veut dire que je cours, que je donne ce que j’ai, que je fais des efforts. Il paraît que certains coureurs ont recours à l’imagerie mentale, que c’est très bien. Je ne sais pas ce que c’est, pas pris la peine d’aller voir sur internet, mais je m’imagine que c’est se projeter vers la ligne d’arrivée. La franchir. À un bon rythme. J’essaie de m’imaginer les dernières centaines de mètres.
    
    Ça tire un peu sur les cuisses. La fatigue. C’est là où il faut redoubler d’attention sur les obstacles urbains. Les bordures de trottoir. Mince, j’en oublierais presque les filles. Mauvais signe, je perds ma lucidité. Où sont-elles ? Ah non, aucune raison de s’inquiéter, juste devant, ou à peine plus loin. Que fais-je ? Je les rattrape ou pas ? Allez, j’essaie de garder le même rythme pour l’instant, en tapant un peu dans les réserves, sans se mettre dans le rouge. Le souffle est toujours bon.
    
    Kilomètre 8 : c’est bien parti. On déroule. On mate les fesses, ça fait du bien. On peut même laisser un peu son imagination s’envoler. C’est vrai qu’elles sont bien foutues toutes les deux. Elles se donnent, elles y vont. Marie se retourne, je lui fais un petit signe, et j’arrive à lui dire :
    
    — Ne m’attendez pas, je suis au max, mais ça ...
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