Voyageuse immobile (1)
Datte: 12/10/2022,
Catégories:
Partouze / Groupe
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
... notre complice, son amant en ma présence et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Tu cherches l’erreur ! Si Christine t’avait proposé un truc pareil, tu aurais eu quelle solution, quelle réponse ? J’aimerais t’entendre, tu as bien quelque chose à dire sur ce sujet, non ?
Je restais assise entre ces deux hommes qui s’affrontaient du regard. Mais il n’y avait aucune agressivité dans le comportement de mon mari. Il s’adressait d’un ton neutre à son frère, bien que la voix fut plus éraillée que d’ordinaire. L’autre plissait les paupières, comme si les mots de son ainé ne parvenaient pas à se frayer un chemin dans l’esprit de Pierre. Puis les deux visages venaient de se tourner dans ma direction, et du coup, me surprenaient par leur air interrogateur. Ils attendaient quoi au juste ? Des paroles rassurantes ? Ou la confirmation de ce que j’avais raconté cette nuit ?
Rire ou pleurer ? Un bien curieux dilemme, et je ne pouvais m’en prendre qu’à moi. À ces propos tenus une nuit de colère, celle de la veille pour être exacte. Deux paires d’yeux me fixaient comme une bête curieuse. Je sentais les souffles qui s’accéléraient chez ces deux mâles, frères de sang espérant une réponse à leurs interrogations. Jean visiblement venait de retourner la situation et pensait sans doute qu’il arriverait à me décontenancer ainsi. Mais il ne faisait que renforcer, mon sentiment de rogne contenue et de froide colère qui me nouaient les tripes.
— C’est à prendre ou à laisser… et ...
... c’est valable pour les deux. Toi Jean parce qu’à m’imposer trop longtemps ton cadet à la maison tu as ouvert la boite de Pandore, et toi… Pierre, parce qu’en voulant à tout prix m’embrasser, tu aurais dû savoir que ça risquait d’arriver cette situation.
— Mais… tu ne veux pas en discuter avec ton homme… ? Moi, je peux partir ce matin, si ça peut arranger les choses entre vous !
— Tais-toi ! Je ne reviendrai pas sur ce que j’ai dit à Jean. Et si tu quittes cette maison, je pars également… pas avec toi, mais je file, c’est dit, c’est décidé.
— Alors, je n’ai donc moi, d’autres choix que d’être cocu ? Et par mon propre frère en plus ? C’est profondément injuste !
— J’ai fait un choix ! Soit, vous le respectez et tout continuera comme avant… enfin plus tout à fait puisque nous formerons un ménage à trois, ou je quitte tout et refais ma vie ailleurs, avec quelqu’un d’autre. Voilà, la balle est dans ton camp, dans le vôtre à tous les deux, je devrais dire, c’est bien compris Jean ? Et toi Pierre ? Tu saisis l’enjeu de ce qui se trame là, autour de ce petit déjeuner dominical ?
Aucun n’avait rétorqué quoi que ce soit.
— oooOOooo —
Les deux hommes quittaient la table, alors que je desservais celle-là. Un long moment, je les avais entendu discuter, sans pour autant hausser le ton, dans l’atelier de Jean. Puis c’était d’abord Pierre qui s’était rapproché, alors que j’étais plongé dans la préparation du repas. Il était à trois mètres, de quoi avait-il peur ? Que je ...