Voyageuse immobile (1)
Datte: 12/10/2022,
Catégories:
Partouze / Groupe
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
Une vie est un voyage.
Avec de longs chemins sinueux, des plages, des détours et des contours volontaires ou non. Parfois, les turbulences traversées sont, par la force des choses, des instants intenses qui s’approchent de ce que certains pensent être l’éternité.
— oooOOooo —
Après quatre années d’un mariage heureux, Pierre, le frère de Jean mon mari, avait connu quelques revers professionnels conséquents. Il s’en était mal sorti, et son épouse Christine l’avait quitté un beau matin en embarquant leurs meubles. Inutile de dire que son moral avait été atteint. C’était donc ainsi qu’un soir, la police nous avait avertis qu’il avait été découvert gisant inanimé, dans une rue du centre de notre petite ville de province.
Évidemment, Jean et moi, nous sentions très inquiets pour cet homme que nous voyons sombrer jour après jour sans rien pouvoir faire. Nous nous étions rendus immédiatement à l’hôpital où il avait été admis, en urgence absolue. Au bout de quelques jours, il s’était remis de ce qui à mon sens était plus un appel au secours qu’une véritable envie de mourir. Christine son épouse n’était pas seulement venue le visiter lors de ce moment difficile. Et Jean et moi avions donc abordé le retour à la vie normale de ce frère si fragile.
Finalement, nous étions tombés d’accord ! Il pourrait passer un peu de temps chez nous, à la maison. Bien entendu, nous avions une grande demeure et il ne nous dérangerait pas beaucoup. Mon mari se sentait plus rassuré de savoir ...
... son cadet entouré et c’était donc ainsi que provisoirement nous accueillions un soir de mars ce garçon de deux ans plus jeune que Jean. Il semblait avoir repris un peu du poil de la bête et son arrivée un vendredi soir mettait un peu de joie dans la grisaille de notre quotidien.
Il n’était bien entendu, absolument pas question de lui parler de son geste malheureux qui avait failli mal tourner. Nous le recevions donc à bras ouverts. J’avais toujours vu en ce grand garçon un peu effacé, un beau-frère sympathique. Alors, même pour un temps indéterminé, je me sentais heureuse de sa présence dans notre nid. Il fallait aussi admettre qu’avant que sa femme ne l’ait quitté, nous ne nous voyons guère qu’une ou deux fois durant l’année, chez ma belle-mère pour les fêtes de fin de Noël et de Nouvel An, parfois pour Pâques.
Bien sûr sa présence entrainait aussi quelques aménagements dans notre vie quotidienne et notamment sexuelle. De nature assez expansive dans ces instants si intimes, je devais modérer mes gémissements et si j’oubliais parfois, Jean, d’une main sur la bouche savait me rappeler que mon petit beau-frère couchait à deux pas de nous. Alors notre belle union avait pris un peu de plomb dans l’aile. À trop vouloir se cacher, on arrivait à se perdre pour de bon. Au bout de quelques semaines, nos rapports s’espaçaient, sans que nous en ayons spécialement conscience.
Puis de plus en plus souvent, nous avions des crises et des disputes plus ou moins cachées. Bref, nous ...