La seconde chance
Datte: 13/09/2022,
Catégories:
fh,
hplusag,
campagne,
autostop,
douche,
cérébral,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Auteur: Onyx31, Source: Revebebe
... aller, dis-je en prenant la voix la plus douce et la plus apaisante de mon répertoire.
— Je n’ai pas pu, je n’ai pas pu, répète-t-elle en boucle.
— Allez, n’y pense plus, répliqué-je en la berçant légèrement.
Sa peur semble progressivement se dissiper, son rythme cardiaque revient petit à petit à la normale et ses muscles se détendent. Les pleurs s’estompent, seul son corps reste parfois pris de soubresauts accompagnés de reniflements.
— Viens t’asseoir.
Je l’entraîne sur la banquette.
— Tu veux quelque chose ?
Je sors la bouteille de Vodka entamée la veille et lui sers un verre.
— Tiens, ça te fera du bien. Alors, tu veux bien me raconter ?
— J’ai pas pu, me répète-t-elle en me regardant d’un air abattu.
— Tu n’as pas pu quoi ? Ton rendez-vous ? Tu es arrivée trop tard ?
— Non… le laisser me sauter.
Je reste là, médusé, ne sachant que dire ou que faire, excepté me servir un verre. Je ne comprends rien. Elle reprend alors tout en reniflant.
— Tu sais, Arie, la triste vérité c’est que… je… et merde, de toute façon c’est la réalité, il n’y a pas d’autre manière pour le dire, je… me prostitue. J’ai quitté Paris parce que je voulais changer d’air, aller au soleil. C’était mon premier client, ici, et j’en avais vraiment besoin parce que j’étais à sec. Mais tu vois, quand je me suis retrouvé dans cette chambre à l’Intercontinental, au moment de le… enfin, tu vois, j’ai eu un flash. Je t’ai vu là, devant moi, me regardant avec tes grands yeux ébahis ...
... alors que j’étais nue et que je te proposais de me baiser. Et tu as fait quoi ? Tu m’as dit : « non, je dormirai sur la banquette ». Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais là, j’ai fait comme toi. J’ai dit : « Non, je ne peux pas ». Après un moment d’étonnement, il est devenu fou de rage, tellement que j’ai cru qu’il allait me frapper. Heureusement qu’il avait le pantalon sur les chevilles et que j’étais encore habillée. J’ai juste eu le temps de prendre mon sac à main et de me tirer.
Je suis atterré par ce que j’entends. Je ne la juge pas, non, ce serait même le contraire, elle m’inspire un immense respect pour le courage qu’elle a eu. C’est qu’elle du chien cette petite, vraiment.
— Tu as bien fait, dis-je simplement.
— Mais tu te rends pas compte, là je n’ai plus rien. Et maintenant, je suis grillée. Je vais faire quoi, hein ? Je ne sais rien faire d’autre, dit-elle sur un ton plus véhément.
— Alors, chaque chose en son temps. Là, il te faut encaisser. Bois un coup, c’est le meilleur remède que je connaisse. Ensuite, je te préparerai un bon repas et tu dormiras. Demain sera un autre jour et tu y verras plus clair.
— Mais merde alors, t’es sourd ou quoi ? Je te dis que je n’ai plus rien, plus de tune et que je ne sais rien faire, à part la…
Elle n’arrive pas à finir sa phrase.
— Jo, commencé-je.
— Et ne m’appelle plus Jo, c’est pas mon nom, c’est celui de… enfin, pour le boulot. Mon vrai prénom c’est Marie, mais il me fait gerber. Tu vois, même ça, je ne suis pas ...