1. La seconde chance


    Datte: 13/09/2022, Catégories: fh, hplusag, campagne, autostop, douche, cérébral, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme Auteur: Onyx31, Source: Revebebe

    ... l’accompagne lorsqu’elle descend du camion avec son sac. Elle me prend dans ses bras et m’enlace fortement. Son parfum suave vient éveiller mes sens et vaincre mes dernières résistances. Je la serre tout contre moi. Elle pose sa tête contre mon épaule. Le temps semble suspendu. Je ferme les yeux et sens le contact de ses lèvres dans mon cou. Pas un petit baiser, non, mais une caresse prolongée, de plus en plus appuyée.
    
    Panique à bord, mes sens s’affolent. La chaleur envahit mon corps et la raison déserte mon esprit.
    
    Je m’arrache littéralement de ses bras où j’ai failli me perdre, juste avant que je ne balance tout un tas de conneries trop fleurs bleues que je regretterai inévitablement dans cinq minutes, voire pire, que je ne fasse n’importe quoi.
    
    — Prends bien soin de toi, hein, promis ? dis-je d’une voix bouleversée.
    
    J’allais lui demander de donner des nouvelles, mais je n’ai même pas de téléphone. Et puis cela ne sert à rien, elle a sa propre histoire à écrire. C’est cela, être voyageur : partager des instants de vie avec des inconnus que l’on ne reverra jamais. Ne jamais s’attacher, telle est la règle d’or à ne pas oublier.
    
    — Promis. Et toi, tu devrais picoler moins, ce n’est pas bon pour ta santé.
    — Tu as de quoi prendre le métro ?
    — T’inquiète, je suis une grande fille, tu sais ?
    — Je n’en doute pas. Allez, file.
    
    Si elle s’éternise trop, je risque de craquer. Elle prend son sac et s’éloigne. Elle fait quelques pas et se retourne, radieuse, ...
    ... m’envoyant un baiser en soufflant sur sa main.
    
    Voilà, ce coup-ci, c’est bien fini. Je retourne dans mon camion, plus seul que jamais. Elle n’y est plus, mais l’odeur de son parfum est toujours présente. J’ai envie de m’y lover et de m’y perdre. J’inspire un grand coup en fermant les yeux. Je la revois devant moi, nue, divine, ses yeux débordant de vie et ses lèvres, à la fois si douces sur ma peau, mais pouvant déverser des flots d’insultes. J’ouvre les yeux. Je suis tristement seul. Heureusement, il me reste ma fidèle compagne. Je m’installe sur la banquette et me sers un verre de whisky, puis un autre.
    
    Après avoir bu plus que de raison, dormi, rangé, être passé à la laverie et avoir effectué le ravitaillement, je suis sur le point de partir. Je consulte la carte, mais n’y vois que son image rayonnante. Soudainement, un besoin immesurable de chaleur se fait sentir. Ce sera donc cap au sud. Je vais pour démarrer quand quelqu’un frappe à la porte.
    
    C’est elle, le visage défait, la coiffure en vrac et le maquillage ravagé par un torrent de larmes. Tout en reniflant, elle me demande d’une voix tremblante :
    
    — Je peux venir, s’il te plaît ?
    
    Interloqué, je réagis instinctivement :
    
    — Bien sûr, monte.
    
    Je lui tends la main pour l’aider à entrer et, à peine à bord, elle se jette dans mes bras, le corps secoué par de profonds spasmes. Je l’entoure de mes bras, que j’espère protecteurs, tout en lui caressant légèrement le dos d’une main.
    
    — Chut, calme-toi, c’est fini. Ça va ...
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