1. La seconde chance


    Datte: 13/09/2022, Catégories: fh, hplusag, campagne, autostop, douche, cérébral, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme Auteur: Onyx31, Source: Revebebe

    ... et me récompense d’un large sourire agrémenté d’un clin d’œil.
    
    De longues minutes s’écoulent et, enfin, revoilà ma jeune compagne de route vêtue de sa petite robe noire fraîchement repassée. Elle est sublime et très sexy, comme ça, l’antithèse de la fille trempée et mal fagotée dans un sweat informe que j’ai recueillie, il y a moins de vingt-quatre heures. Je la complimente sur sa beauté et son charme. La flatterie semble faire son effet : elle sourit et dépose sur mes lèvres un petit baiser, un tout petit, très chaste à vrai dire, mais à l’effet dévastateur. Il s’ensuit une réaction en chaîne de sensations plus voluptueuses les unes que les autres d’un bout à l’autre de mon corps.
    
    — Merci infiniment, tout ça, c’est grâce à toi, ajoute-t-elle avant de remonter dans le camion.
    
    Encore tout troublé, j’essaie de recouvrer mes esprits pour reprendre le volant. C’est la dernière ligne droite : destination Marseille. L’espace-temps est plus que jamais distordu. Ces quelques heures passées avec elle ont été tellement riches en émotions qu’elles m’ont semblé défiler à la vitesse de la lumière, alors que les derniers cent kilomètres, eux, semblent durer une éternité, me rapprochant inexorablement de l’instant fatidique : la séparation. Le silence est pesant. Elle est ailleurs, sesearpods dans les oreilles, balançant sa tête au rythme de la musique qu’elle écoute.
    
    — Où voulez-vous que je vous dépose ? demandé-je.
    
    Elle enlève un de ses écouteurs avant de se tourner ...
    ... vers moi.
    
    — Où tu veux, tant que ce n’est pas trop loin d’une station de métro.
    
    Et elle s’enferme de nouveau dans son monde. Je trouve un endroit où stationner momentanément et cherche sur ma tablette, programme le GPS et nous voilà repartis. Je me gare finalement sur le parking d’un centre commercial, près du métroLa Rose.
    
    — Voilà, nous y sommes, dis-je avec un air accablé.
    — Merci beaucoup, j’ai passé un super moment avec toi. Je te garantis que je ne suis pas prête de l’oublier. Tu vas aller où maintenant ?
    — Je vais d’abord passer la journée ici, j’ai des choses à faire. Ravitaillement, lessive, de l’intendance quoi. Après, je ne sais pas, là…
    
    J’allais dire : « là où le vent m’emportera », mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus approprié pour un camion. Néanmoins, cela me fait penser aux paroles de Bertrand Cantat :
    
    « Le vent l’emportera
    
    Le vent nous portera
    
    La caresse et la mitraille
    
    Cette plaie qui nous tiraille »
    
    La caresse et la mitraille lui correspondent parfaitement, à croire qu’elle fut l’égérie à l’origine de la chanson. Le vent va l’emporter dans quelques instants et tout disparaîtra avec elle, seul la grisaille persistera. Ainsi va la vie, ma vie en l’occurrence.
    
    — Je te souhaite d’être heureuse, Jo. Et prends bien soin de toi.
    
    Merde, j’ai basculé dans le sentimentalisme, j’ai abandonné le vouvoiement.
    
    — Eh bien, c’est quand je pars que tu te décides enfin à me tutoyer ? T’es vraiment bizarre, mais tellement adorable.
    
    Je ...
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