La seconde chance - Histoires de Sexe

La seconde chance

... Elle a trouvé le tapis de bain, et, une fois l’eau à température, elle entreprend sa toilette. Je ne peux m’empêcher de jouer les voyeurs et ce que je vois me perturbe terriblement. Pourtant, j’ai toujours eu un faible pour les femmes plantureuses aux formes bien marquées, alors qu’elle, tout en finesse, en est l’exact opposé.

À détailler chaque partie de son corps, elle n’a rien d’extraordinaire, de menus seins ornés de larges aréoles sombres, des hanches quasi inexistantes, des fesses certes tout en rondeurs, mais manquant cruellement de volume. Non, son arme secrète est ailleurs, dans l’expression de son visage, envoûtante, qui par magie donne à l’ensemble une harmonie globale, un charme émouvant. Sortilège ou non, elle m’attire inexorablement. Plus je la regarde évoluer, et plus le rapport décomplexé vis-à-vis de son corps m’interpelle. Cette absence de pudeur me rappelle ces déesses noires qui ont jalonné ma vie, du temps où je bourlinguais en Afrique.

— Merde, mes fringues sont sèches, mais toutes fripées. Je ne peux pas y aller comme ça. T’as pas un fer à repasser ?

Le retour à la réalité est brutal et quelques secondes me sont nécessaires pour reconnecter mes neurones à la conversation.

— Non, désolé, il y a longtemps que je ne repasse plus rien.
— Merde, fais chier, je fais comment alors ?
— Ne vous en faites pas. Donnez-les-moi et je m’en occuperai.
— T’es magicien ?
— Non, pas vraiment, mais j’ai quand même plus d’un tour dans mon chapeau. Vous êtes ...

... prête ? Il ne faudrait plus tarder à partir maintenant.

Sur ce, je lave le peu de vaisselle et range le tout avant de reprendre la route. Elle en profite pour se coiffer et se maquiller, s’accommodant naturellement de la promiscuité du camion. Parfaitement consciente de ses atouts, elle officie en virtuose, apportant un soin particulier à ses yeux et ses lèvres, achevant ainsi sa mutation de jeune fille en femme, troublante et irrésistible.

Je démarre le moteur et laisse chauffer la mécanique avant de prendre la route. Je fais un détour par un quartier résidentiel et m’arrête à la première maison. Je demande à Jo de m’accompagner et nous allons sonner. Nous trouvons porte close, pas de chance, mais la seconde est la bonne.

— Bonjour madame. Ma fille a un entretien d’embauche, c’est pour son premier travail. On vient de loin en camion et ses affaires sont toutes froissées. On n’a pas les moyens d’aller à l’hôtel, vous comprenez, mais elle ne peut pas y aller ainsi, déjà qu’elle est horriblement stressée. Serait-il possible de les repasser chez vous, s’il vous plaît ? Vous nous sauveriez.

La dame, initialement méfiante, pose le regard sur Jo et, instantanément, son visage s’ouvre en la gratifiant d’un sourire maternel.

— Avec plaisir, répond-elle. Mais ne faites pas attention au bazar. Avec les enfants, c’est toujours pareil. Ils sortent tout et ne rangent jamais rien.

Je laisse les deux femmes entre elles. Avant de franchir le pas de la porte, Jo se retourne ...