La seconde chance
Datte: 13/09/2022,
Catégories:
fh,
hplusag,
campagne,
autostop,
douche,
cérébral,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Auteur: Onyx31, Source: Revebebe
... grand beau temps, dis-je d’un ton neutre, redoutant une humeur massacrante en cas de mauvaise nuit.
— Merci pour le lit, j’ai super bien dormi, comme un bébé. Cela ne m’était pas arrivé depuis très longtemps.
Me voici rassuré.
— J’ai été au ravitaillement, vous voulez quoi pour le petit déjeuner ? Thé ou café ?
— Thé, répond-elle.
Je m’exécute et fais chauffer l’eau. Je sors le plateau, y dispose les chocolatines et un verre de jus d’orange. Je rajoute aussi quelques fleurs, cueillies dans les parterres de la municipalité, que je place dans une chope à bière faute de vase. L’eau est bouillante, je la verse sur les feuilles séchées d’Earl Grey et lui apporte.
— Le petit déjeuner de Mademoiselle est servi, dis-je d’un ton qui se veut joyeux.
À la vue du presque festin que je lui apporte, son visage s’éclaire, inondant le camion d’une lumière invisible, mais à la chaleur bien palpable.
— Ouah, je me prendrais presque pour une princesse devant tant d’attention.
— Profitez-en, nous avons encore du temps devant nous avant de reprendre la route.
Elle se relève et cale son dos sur la paroi avec le traversin. Sa poitrine menue fièrement dressée s’offre alors à moi, tentatrice à souhait. Je me retourne et vais cacher mon trouble dans la cabine, faisant mine de m’occuper sur le GPS de la tablette.
— Merci beaucoup. Tu veux un scoop ? C’est la première fois de ma vie que quelqu’un m’apporte le petit-déj au lit. Et les fleurs, elles sentent super bon, c’est trop ...
... chou.
— Un cadeau de la mairie en dédommagement du désagrément d’hier soir, répliqué-je toujours concentré sur mon écran, même si le compliment me va droit au cœur.
Je l’observe de temps en temps, de quelques coups d’œil furtifs dans le rétroviseur central. Elle semble apprécier son petit déjeuner tout en jouant avec les fleurs de façon très juvénile, en arrachant un à un les pétales d’une marguerite. Mentalement, je ne peux m’empêcher de dire : je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout, comme lorsque j’étais gamin.
— Je fais comment pour me doucher dans ton camion, me demande-t-elle.
— J’ai bien une douche, mais à l’extérieur, donc inimaginable sur la place du village, sauf à créer la révolution ! Sinon, à l’ancienne, je vous fais chauffer une bassine d’eau. C’est tout ce que je peux vous proposer. Au pire, il nous faut récupérer l’autoroute et aller dans une station.
— Un bac d’eau chaude, super, ça va être trop rigolo, je n’ai jamais fait ça, s’exclame-t-elle tout en se levant.
Elle semble naturellement à l’aise sans ses vêtements, comme portée par une sorte d’innocence infantile. Pour tout dire, maintenant, cela me met un peu mal à l’aise, tiraillé entre cette envie irrésistible de me repaître de ce spectacle si érotique et, paradoxalement, rongé par cette culpabilité à m’extasier devant un corps si jeune.
Elle s’occupe de faire chauffer de l’eau tandis que je me contente de l’épier du coin de l’œil, le plus discrètement possible. ...