1. La confession de Marie - Parfois, le bonheur est simple...


    Datte: 13/01/2018, Catégories: fh, couple, amour, Auteur: Strawberry, Source: Revebebe

    ... instantanément. Que ce soit sur le sens de la vie, sur nos idées politiques ou religieuses, mais aussi et surtout sur la façon de concevoir l’amour et le couple. Il faut dire que nous avions un peu raté notre époque, et que nous étions très loin d’être ce que l’on peut qualifier de moderne.
    
    À plusieurs reprises, ses propos auraient fait bondir une féministe. Il avouait sans peine que, selon lui, tenir un foyer avec tout ce que cela comportait était une activité à plein temps, et qu’il n’y avait rien de saugrenu à ce que dans un couple, une personne s’y emploie pendant que l’autre s’occupait de gagner l’argent du ménage. Et face aux regards désapprobateurs, il ajoutait que si la femme prenait inévitablement ce rôle, c’était uniquement parce qu’il ne se trouvait que trop peu d’hommes sur terre prêts à endosser ce rôle tout en étant qualifiés à mener à bien cette tâche ô combien dévalorisée et ingrate.
    
    Voulait-il me tester ? Si tel était le cas, il faut croire que j’avais brillamment réussi cet examen-là. En fait, Paul était un homme profondément sincère, et il voulait juste paraître tel qu’il était vraiment. Sa façon de parler pouvait surprendre. Il essayait de se montrer aussi souvent que possible d’une franchise absolue, ce qui malgré ses bonnes manières pouvait parfois s’avérer blessant. Paul trouvait que les gens attachaient beaucoup trop d’importance à se ménager les uns les autres. Conséquence de ce trait de caractère, j’éprouvai par la suite en de nombreuses ...
    ... occasions l’impression de lire à livre ouvert en lui.
    
    Paul aurait pu collectionner les aventures, mais depuis son éveil aux choses de la vie, il sentait que cette façon de vivre n’était pas pour lui. Il cherchait la perle rare. Une jeune femme belle, stylée, qui présente bien en société et devant les parents, qui a de la conversation, de l’humour, et qui saurait s’occuper de son homme autant que celui-ci prendrait soin d’elle. Et plus il détaillait sa description, plus je m’y reconnaissais. Oui, pas de doute, j’étais celle qu’il lui fallait !
    
    Nous commencions à passer beaucoup de temps ensemble, et c’était comme une évidence, cet homme devait être le mien. Je me surprenais à trouver tout naturellement les mots, les attitudes, les gestes pour provoquer son envie de faire de moi sa compagne, ne doutant pas un seul instant de ma réussite dans cette entreprise. De son côté, Paul avait bien compris que je ne me sentais vraiment à l’aise qu’en sa présence, que je ne savais pas quoi faire de ma vie, que j’avais « du plomb dans la tête » et, sans être la jeune femme la plus courtisée du campus, j’étais plutôt bien fichue, avec ce petit quelque chose que bien des femmes n’ont pas : de la classe. Tacitement, il m’invitait à devenir sa petite femme, et je sentais au plus profond de moi que cette proposition me correspondait.
    
    Signe du destin, la vie m’arracha mes parents à cette période, et toute meurtrie par leur absence, je trouvais le réconfort dont j’avais besoin dans ses bras qui ...
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