... Tout vient à point à qui sait...
Datte: 12/06/2022,
Catégories:
fh,
rousseurs,
hotel,
revede,
Masturbation
caresses,
intermast,
Oral
pénétratio,
rencontre,
Auteur: Enzoric, Source: Revebebe
... heures. Au goûter quoi ! Sinon c’est biscotte le matin. Moins bon, mais ça va avec du beurre. C’est moins sec. Pis j’aime bien voir le beurre qui flotte. Ça fait comme un nuage dans l’lait. C’est marrant. Ça prend jamais la même forme. Des fois quand j’regarde ça fait des formes bizarres. Alors j’imagine des trucs. J’vois des têtes. Des z’animaux. Ça m’fait marrer ou rêver. Tu rêves, toi ? Ouais, question con. Tout l’monde rêve. Moi j’m’en souviens d’mes rêves. Des fois j’délire grave en dormant. Déjà qu’le jour c’est l’bordel là-d’dans j’te dis pas comment c’est l’caillon la nuit. Mais trop tôt que j’te raconte. Tu risquerais de t’barrer.
Elle éclata de rire. De ce rire puissant qu’elle n’aimait pas plus que sa voix, mais qui chantait à mes oreilles telle une douce ritournelle. Inconnue et si entêtante cependant.
Puis elle reprit ce monologue, parlant pour deux, ce qui m’allait très bien, jusqu’à ce que la commande arrive. Ensuite, plus rien. Silence total. Non pas une, ni deux, mais cinq sucrettes échouèrent dans ce lait tiède, qu’elle mélangea énergiquement tout en croquant la pointe d’un croissant nature. Puis elle les coupa en deux, et les tartina d’une généreuse couche de beurre ces deux croissants qu’elle avait réussi à soutirer malgré l’heure tardive. Je la regardai manger, sans toucher ni à l’omelette ni au café, qu’elle avait deviné être mon petit-déjeuner journalier. J’avais faim, certes, mais pas de nourriture. J’avais faim d’elle. De la voir dévorer plus ...
... que se nourrir me rassasiait bien plus que ces deux œufs refroidissant calmement.
— Pas bon, demanda-t-elle, lait bu ?
— Je n’ai pas très faim.
— Faut manger. Mange !
Sans réelle envie je portai fourchette à ma bouche. Plus que ce que je mâchais ce fut ce qu’elle avait dit que je ruminais. Ils me rappelaient un instant, un instant passé, de ma jeunesse ; mais impossible de les remettre dans le contexte ces trois mots. Et ce ton surtout.
Un nez sans mémoire n’est rien, il n’est qu’un organe captant. C’est de la conjugaison de ces deux que se forme la connaissance. L’un sans l’autre ne vaut rien, n’apporte rien, et oublie tout. Aussi je le savais que je les avais déjà entendus ces mots anodins, et pourtant gravés profondément en mémoire. Mais impossible de les remettre en situation.
— Bon j’vais fumer. Toi tu finis. Tout.
J’étais d’humeur joyeuse ce matin-là, chose rare, mais pas assez téméraire ; aussi attendis-je qu’elle soit sortie.
— Oui maman, répondis-je.
Œufs froids avalés, et café tout autant, je partis dans son sillage.
Adossée, pied droit en appui lui aussi sur le mur de l’hôtel, je la découvris fumer aussi calmement qu’elle était énergique en sortant. Si la porte automatique n’avait pas fait marche arrière en butant contre moi, je pense que j’aurais attendu qu’elle finisse sa cigarette avant de la rejoindre.
Elle est belle, si belle lorsqu’elle fume. Jamais je n’avais imaginé être un jour jaloux d’un filtre ! Elle l’embrassait, lèvres ...