1. Une petite Bastille ?


    Datte: 27/05/2022, Catégories: hh, inconnu, sport, Voyeur / Exhib / Nudisme miroir, facial, Oral gay Auteur: Pastabel, Source: Revebebe

    ... une bande bleue, un peu usé, mais opé. Fin de trentaine, rayonnant. Les yeux en amande, la barbe de trois jours, il avait tout. Un miracle.
    
    — Tu me demandes pas mon numéro ?
    
    Je ne pouvais pas croire que j’avais dit ça. Un élan d’amour-propre naquit en moi. J’avais osé !
    
    — Tu me le donnerais ?
    
    Sourire bouche ouverte. J’étais proche de la tachycardie. Je souris en retour, mais en réalité, je n’étais plus capable de rien. J’avais envie de me jeter à ses pieds et de frotter mon visage contre son entrejambe, de sentir sa queue sur mes joues à travers le lycra.
    
    Nous descendîmes ainsi au petit trot pendant un quart d’heure, parlant de tout et de rien. De son boulot, de là où il habitait, de ses hobbies. Il proposait de courir ensemble de temps en temps. Je donnais mon assentiment avec l’enthousiasme de la mariée qui dit oui. J’avais des shoots d’adrénaline parfois en plein milieu de ses phrases. Je me sentais respirer. Il y avait comme des explosions de petites étoiles dans ma cage thoracique. Je bandais, je crois. À chaque fois que nous croisions quelqu’un, je me rapprochais de lui pour laisser passer les autres gens et nos bras se frôlaient. C’était un ravissement. Je crevais d’envie de l’embrasser. J’avais l’impression d’être entièrement nu et que tout le monde voyait et comprenais mon petit manège. J’étais over 9000.
    
    Arrivés près d’un croisement, Romain s’arrêta.
    
    — Je vais à droite, je connais un chemin.
    
    Ce n’était pas du tout la bonne direction pour ...
    ... moi. Mais ce détail ne m’effleura même pas une seconde.
    
    — Ça descend jusqu’en bas, de toute façon, nan ?
    — Oui, oui.
    — Alors je t’accompagne !
    
    Je faisais du forcing, mais ça valait le coup. Il n’eut pas l’air saoulé par mon entrisme et cela me rassura un peu. Néanmoins, il était un peu plus silencieux qu’avant. Après quelques minutes de course légèrement plus soutenue, nous arrivâmes près d’un grand bâtiment en ruine. Je n’étais jamais venu dans cet endroit. Sur trois étages, un grand bloc d’architecture moderne affichait sa décrépitude. Béton à nu, fenêtres brisées, tags sauvages. J’ouvrais grand les mirettes devant ce spectacle qui aurait pu être triste si le tout n’était baigné d’un grand soleil. En voyant mon regard se perdre dans le paysage, Romain me questionna :
    
    — T’étais jamais passé par là ?
    — Nan, jamais.
    — C’est un peu glauque, hein ?
    — Ouais… Tu sais ce que c’était, ici ?
    — Je crois que c’est l’ancienne aile administrative d’une boîte du coin… Ça fait bien trente ans que c’est à l’abandon. Il reste plus rien à l’intérieur.
    — C’est dingue que les gens partent en laissant tout derrière eux.
    — Ouais… Mais ça fait quand même des trucs marrants !
    — Comme quoi ?
    — Bah viens, je te montre !
    
    Nous contournâmes le grand bâtiment pour tomber sur une entrée bordée de quelques marches. À l’intérieur, un grand couloir menait à d’immenses pièces dont les fenêtres donnaient sur la façade que je contemplais plus tôt. Quelques vieux bureaux défoncés traînaient çà ...
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