0303 Sur les chapeaux de roues.
Datte: 13/05/2022,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... pour le bac, les hauts et les bas de notre relation, les difficultés de sa nouvelle vie à Paris.
« Je préfère être hétéro, c’est moins compliqué pour baiser ! » il conclut, pragmatique.
Dans le bus qui me ramène dans mon quartier, je repense à cette conversation avec Raph. Je me demande pourquoi il a eu besoin de cette mise au point. Est-ce qu’il a eu besoin de savoir si Monica ou Cécile étaient attirées par lui pour que leur amitié se fonde sur des bonnes bases ? Non, je ne crois pas. La tolérance ressemble trop souvent à un effort de l’esprit, au mieux à une posture de « grand seigneur ». Alors qu’elle devrait être un réflexe inconscient, comme le fait de respirer.
En arrivant chez moi, je n’ai qu’une envie, celle de m’allonger sur mon clic clac et de me taper une bonne branlette en pensant à l’amour avec Jérém. Mais dès l’instant où je passe le lourd portail en bois, je sais que mes plans vont être « contrariés ». Car, dans la petite cour, Denis et Albert sont en train de discuter avec… Jérém !
Ah putain, si je m’étais attendu à ça ! Blouson en cuir, pull à capuche, simplement mec, le bobrun est là !
« Ah, beh, le voilà ! s’exclame l’aîné de mes propriétaires en me voyant débarquer.
— Salut ! me lance le jeune rugbyman, avec son plus beau sourire.
— Tu fais quoi là ? je ne trouve pas mieux à dire pour exprimer ma joie mêlée d’incrédulité.
— Je crois qu’il est venu pour moi, plaisante Albert. A croire que je peux encore faire de l’effet à 80 ans ! ...
... »
Jérém se marre et il est tellement beau ! Son geste de venir me voir une nouvelle fois par surprise me touche beaucoup. Je m’approche de lui, je le prends dans mes bras. Le contact avec son corps me fait beaucoup de bien, ses bras qui m’enserrent me font du bien, le double contact de nos mains qui se glissent dans les cheveux de l’autre m’émeut. Je plonge mon visage dans le creux de son épaule et son parfum m’enivre. Je ne peux m’empêcher de poser quelques bisous fébriles dans son cou.
« Ah, qu’est-ce qu’ils sont beaux ! s’exclame Albert.
— Nous aussi nous avons été beaux… fait Denis.
— Je me demande ce que ça fait que d’être aussi jeune … je crois que j’ai oublié ce qu’on ressent quand on a vingt ans », fait Albert, rêveur et nostalgique.
Je relève mon cou, je prends son visage entre mes deux mains, je le regarde, fou de lui. J’ai besoin de le regarder droit dans les yeux pour réaliser pleinement qu’il est bien là. J’ai tellement envie de l’embrasser, il a tellement envie de m’embrasser. Si nos lèvres se retiennent de se jeter les unes sur les autres, c’est par pudeur. Et pourtant, l’envie d’unir nos lèvres nous consume, nos regards brûlent d’impatience.
« Et maintenant, le marié peut embrasser le marié ! » se marre Albert.
Et là, dissipées par l’humour du vieil homme, nos dernières réticences s’évaporent d’un coup. Nous nous embrassons à pleine bouche, et ça me donne mille frissons, ça me fait un bien fou.
« Eh ben, voilà ! fait Denis, c’était pas si ...