Belle-sœur de l'Empereur - 2 - Histoires de Sexe

Belle-sœur de l'Empereur - 2

... comprends, mais l’étiquette l’exige…
— L’étiquette, on peut lui tordre le cou.

Elle me regarde tristement, elle s’approche d’un banc de pierre et s’assied. Elle me fait signe de faire la même chose. Nous voici assises l’une à côté de l’autre, à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes. Quelques secondes plus tard, Lugdiwina avoue :

— J’aimerais bien être à votre place… Vous avez eu le meilleur de la famille.

Assez surprise de cet aveu sans détour, je marque une légère pause, puis je ris franchement :

— Vous avez une image idéalisée de Karl ! Vous ne le connaissez pas dans l’intimité. Un vrai petit démon !

Étonnée par ma confession, elle rougit. Un certain silence s’installe entre nous, je me demande si je n’ai pas été trop loin. Alors que je cherche un moyen de relancer la conversation, mon interlocutrice me demande :

— Ça va faire bientôt sept ans que vous êtes en couple, Wilhelmine, mais on ne le dirait pas. Karl et vous, vous semblez être toujours de tout jeunes mariés, vous vous comportez comme tels…
— Je ne vais pas tourner autour du pot, Majesté. Dans le peuple, on dit qu’il existe deux façons de retenir un homme : par son estomac ou par sa braguette. Et je ne suis pas bonne cuisinière.
— Oh !

Elle rougit un peu, mais semble être attentive à la suite que je vais donner :

— Ce que j’ai pu comprendre de beaucoup d’hommes, c’est qu’ils font une distinction un peu trop tranchée entre la mère de leurs enfants et celle qui les mène au ...

... septième ciel. Sainte ou putain, pour parler plus crûment ! Bref, une façon fort simple de garder un homme, c’est d’être sa maîtresse. Et comme la plupart d’entre eux détestent les complications, ils sont très satisfaits de cet état de fait. Quelque part, c’est de la paresse.
— Vous avez une conception peu… orthodoxe…
— Orthodoxe, catholique ou protestante, peu importe. C’est la stricte vérité de ce bas monde. Mais la religion ne nous enseigne guère cette vision des choses.

Lugdiwina soupire :

— Et quand l’homme en question n’est pas intéressé ?
— C’est rare, mais ça peut arriver. Êtes-vous vraiment certaine que votre mari ne soit pas du tout intéressé ?

Elle me confirme ce que je pensais déjà :

— Il n’a jamais eu de maîtresse, voyez-vous. Même avant notre mariage…
— Savez-vous que vous êtes normalement la dernière personne à qui un époux irait confier ce genre d’aveu ?
— Je sais… Mais je tiens de source sûre cette information. Ma belle-mère a même redouté un moment que mon mari ne soit inverti. Ce qui n’était pas le cas. Non, visiblement, la bagatelle lui est pénible…

Un peu impudente, je demande spontanément :

— Et pour vous ?
— On ne peut pas dire que ce soit une franche réussite…
— Ce qui ne vous a pas empêché d’avoir des enfants.

Elle répond avec un petit sourire crispé :

— Non… non, en effet… Mais je vous envie… Votre époux et vous êtes en de très bons termes.
— Je ne peux le cacher.
— D’ailleurs, ça fait jaser.
— Qu’ils jasent ! Je ne vais ...