Belle-sœur de l'Empereur - 2 - Histoires de Sexe

Belle-sœur de l'Empereur - 2

... sourcil :

— Et alors ? Parfois, ils se sont mis dans le même lit pour assurer la descendance, c’est tout.
— Et ça ne vous choque pas ?
— Au moins, il n’y a aucun enfant illégitime, ni d’un côté ni de l’autre.
— Ce… c’est une façon de voir les choses…

Je vois bien qu’elle cogite. Puis elle finit par lâcher :

— Je n’arrive pas à comprendre pourquoi un homme peut préférer un autre homme et pourquoi une femme peut préférer aussi une autre femme.
— Nous avons déjà un peu évoqué la chose, Lugdiwina : rien de tel qu’une femme pour comprendre une autre femme.
— Oui, c’est vrai… mais… comment dire… vous et moi, nous nous comprenons, ce n’est pas pour autant que nous… enfin…

Je le souris perversement :

— Qu’en savez-vous ? Hum ?

Aussitôt, elle blêmit. Conciliante, je calme aussitôt le jeu :

— Arrêtez de tout prendre au pied de la lettre, ma chère. On appelle ça de l’humour, voyez-vous.
— Je… je ne suis pas habituée à ce genre d’humour !
— Dans ce cas, vous ne sauriez pas vivre avec votre beau-frère, mon époux.
— C’est vrai que mon mari ne m’a guère habituée à ce genre de… de réponse…

Je me remémore mon impérial beau-frère :

— J’imagine bien… Pour en revenir aux Kalemburgs, s’ils sont heureux comme ça, tant mieux pour eux.
— Mais c’est immoral ! Dieu interdit ce genre de choses ! C’est écrit dans la Bible !
— Il y a tant de choses écrites dans la Bible que les croyants ne respectent pas toujours. Les Kalemburgs préfèrent se faire leur paradis sur ...

... terre, plutôt que dans l’au-delà.

Lugdiwina s’exclame :

— Ils vont brûler pour l’éternité dans les flammes de l’enfer !
— Ou faire un long séjour au purgatoire. À votre avis, Lugdiwina, où iront les Chinois qui vivent de l’autre côté de la terre quand ils mourront ? Ils iront au paradis des Chinois, tout simplement.
— Mais… il n’y a qu’un seul paradis, celui de notre Seigneur Jésus Christ !
— Allez dire ça aux bouddhistes, aux hindous, aux mahométans…
— Ils sont tous dans l’erreur !
— Alors, dans ce cas, pourquoi notre Seigneur n’est-il pas venu en personne leur porter la bonne parole ?

Ma voisine me regarde d’un air étrange. Je me demande si je n’y vais pas un peu fort. En d’autres temps et en d’autres lieux, ce genre de pensée m’aurait menée directement dans les mains de l’Inquisition, avec la quasi-assurance de mourir sur un bûcher. Je précise :

— Simplement pour vous faire toucher du doigt qu’il existe bien des vérités en fonction de l’endroit où vous êtes. Un philosophe grec, je crois, avait dit que si nous étions des chevaux, alors nos dieux seraient aussi des chevaux, ou quelque chose comme ça. Dans notre religion, par exemple, il existe, par exemple, l’approche jésuite et l’approche janséniste.
— Je… je ne m’y connais pas assez pour… Je m’en tiens à ce qu’on m’a enseigné étant fillette.

Heureuses les simples d’esprits, c’est la phrase qui me vient aussitôt à l’esprit, mais que je ne dis pas à voix haute. Tout ceci me lasse, la théologie et moi, ça ...