Potins et popotins - Histoires de Sexe

Potins et popotins

... l’humour, Docteur…
— Et pas même une petite maîtresse ?

Mon interlocuteur est soudain très gêné :

— Euh…
— Vous vous souvenez sans doute de cette petite Nathalie, une blondinette, celle qui avait un petit souci rectal… Je suppose que oui, Commissaire…
— Oui… je sais, je sais…

Je lui tape sur l’épaule :

— Bah, ça arrive. Si vous saviez tout ce que j’ai pu extirper de certaines anatomies !

Il saute sur la perche que je lui tends, afin de dévier la conversation :

— Nooon !? Racontez-moi !
— En première place, les fruits et les légumes. J’aurais pu faire des tas de pot-au-feu avec tout ce que j’ai retiré !
— Faut pas demander ! C’est l’air de la campagne qui veut ça ?
— Un concombre ou une carotte, ça coûte nettement moins cher que le moins cher des gadgets en latex.

Mon interlocuteur est pensif :

— Ce n’est pas faux… Je suppose que vos patients font avec ce qu’ils ont sous la main.
— Exactement ! Balle de tennis, canettes, salière et j’en passe !
— Eh bé ! Je suppose que je n’aurais pas droit à des noms…
— Secret professionnel oblige. Néanmoins, je peux quand même vous dire que certaines personnes ont des pratiques que la morale réprouve. Sans parler de certaines décorations très intimes.
— Des piercings, je suppose.
— Vous supposez bien. Sans oublier certains tatouages…

Le commissaire me regarde avec un air amusé :

— Avec tout ce que vous savez sur la face cachée des gens d’ici, c’est vous qui devriez être à ma place !
— Je reconnais ...

... que si j’écris mes mémoires, il y aura plusieurs tomes…

Puis mon interlocuteur change de ton :

— Docteur, revenons à nos moutons, ou plutôt à notre brebis, c’est-à-dire madame Clémentine Skodanov. Que fait-on d’elle, ou plutôt, que faites-vous d’elle ?
— Décemment, je ne peux pas la laisser rentrer chez elle toute seule, d’autant que ce couple n’a pas de famille proche, sauf deux enfants d’un premier mariage. Mais ceux-ci qui habitent loin d’ici. Sa santé est toujours faible. De plus, c’est une soumise dans l’âme, et il lui faut quelqu’un par-dessus qui lui dise quoi faire.

Le commissaire Nassault s’exclame :

— Ah ce point ?
— J’en ai bien peur. Son mari a réussi un beau conditionnement avec elle. Il faut dire qu’elle était déjà un terrain propice, vu sa jeunesse et tout ce qui lui est tombé dessus.
— Je suis un peu au courant de son passé… Et vous pensez que c’est dû à ça ?
— Disons que ça a beaucoup aidé !

Je ne vais pas lui raconter que ma patiente possède dix anneaux aux lèvres intimes, munis de cinq cadenas ainsi que de chaînettes, afin d’interdire l’accès à son vagin. Et ce, depuis des années. Visiblement son mari adorait passer par-derrière, et il n’était pas le seul. À ce sujet, il faudra que je redemande à Clémentine si elle souhaite que je rouvre l’accès avant. Dans la foulée, il ne serait pas idiot de faire quelques tests, genre MST et Sida…

— Docteur, je suppose que vous préférez garder encore un peu votre patiente en attendant la suite. La ...