Adrian
Datte: 13/08/2018,
Catégories:
nonéro,
portrait,
journal,
Auteur: HugoH, Source: Revebebe
... connard ?
Il y eut du mouvement derrière, à des milliers de kilomètres de là. Ça raccrocha sèchement, nettement, clairement. Une vague lassitude le saisit tandis que Maxy Max hurlait à la mort en entamant une danse étrange. Graham rigola, Michael lui lança une boule de neige en pleine tronche.
Ils commencèrent à se battre.
*
Les répétitions démarrèrent dans une bonne ambiance, bientôt suivies par les sessions d’enregistrement. Dans le studio, des chapes de lumière s’engouffraient par les persiennes à moitié ouvertes. On apporta une cafetière brûlante de café. Adrian se sentait bien, bien comme jamais. En tout cas, ce matin. Parce que la veille, pour le coup, ça n’avait pas été le cas. Mais dans la capitale mondiale des flux boursiers, il s’était habitué à ces nouveaux et brusques changements d’humeur. Nouvelles drogues, nouvelle vie. C’était de toute façon mieux qu’à Londres. Là-bas, pas de changements dans le diagramme, il était toujours dans le même sale état. A&M payait les frais. L’hôtel dans Brooklyn était confortable ; quant au studio, il était vraiment magique. Il ignorait qu’il pouvait composer des morceaux de cette qualité. Allez, peut-être qu’il l’avait envisagé, mais de là à les réaliser. Il y avait un mur rouge qui séparait les consoles et la cabine d’enregistrement. Adrian s’amusait des ombres chinoises que les rayons dessinaient sur les murs. C’étaient eux, là, déformés, vivants, incroyablement vivants. Pat Collier tendait son pouce vers le haut. ...
... Anglais mais américain dans le fond. Producteur relax, tout allait de soi. Ed Costinha avait dit OK pour un EP, puis, à l’écoute des premiers résultats, il avait ajouté un LP. Aux États-Unis, tout était possible, ça n’était donc pas une légende.
Shock Of Daylight fut bouclé à la fin du mois de janvier 1984. Six titres, encore une fois salués par la presse au Pays. Peu d’écho en revanche en Amérique où la razzia de Quincy Jones et de Michael Jackson avait laissé des traces. Un hit / un clip. Ils n’avaient pas l’image, Adrian ne le savait que trop bien, mais les chansons étaient là. Il continuait à y croire dur comme fer.
Ils bougèrent à Los Angeles pour enregistrer l’album dont Adrian avait déjà trouvé le nom,Heads and hearts. Des titres se bousculaient dans sa tête, des phrases, des accords. Tout se mélangeait dans un brillant foutoir. Il bouffait la lumière californienne, elle le régénérait, rentrait dans ses os, son estomac, ses veines.
Le groupe vivait tranquillement, le groupe était soudé. La drogue ne les divisait pas, bien que la récente décision de Michael de stopper l’héroïne les ait quelque peu contrariés. Monsieur Lunettes était amoureux / Monsieur Lunettes se sentait grisé par les particules d’or californiennes. On verrait combien de temps Monsieur Lunettes tiendrait.
Pat Collier n’avait pas suivi le groupe, c’était un producteur local, Wally Brill, qui assurait le travail. Un gars peu loquace mais pour ce que The Sound en avait quelque chose à foutre. Des ...