La légende du cavalier noir
Datte: 12/08/2018,
Catégories:
alliance,
vengeance,
nonéro,
historique,
aventure,
contes,
Auteur: Pierre Siorac, Source: Revebebe
... seuls des sots pouvaient croire. Vous vous étiez mis en colère, et étiez sorti de ma chambre en me privant de repas.
— (oui)
— Il y a une chose que je ne vous ai jamais confiée, père : c’est ce qui se passa cette nuit-là. Il devait être deux ou trois heures du matin. Quelqu’un secoua mon épaule et me força à ouvrir les yeux. Et je dus étouffer un cri : devant moi se tenait un homme masqué, tout habillé de noir. Il portait une épée à la ceinture et tenait un fouet à la main… et je fus fouetté. J’ai hurlé de terreur, mais personne n’a jamais entendu mes cris. Et puis le cavalier est reparti.
Pharamond se tut un instant afin de faire boire son père, puis il reprit :
— J’étais fou de rage et d’humiliation… J’ai pris le pistolet dans le tiroir de ma chambre, et je me suis lancé à sa poursuite afin de le tuer. Et je l’ai vu disparaître sous la tapisserie du salon. J’ai ainsi découvert le passage secret qui descend au sous-sol de notre château et qui donne sur les douves, et… j’ai tout découvert. J’ai su alors qui était le cavalier noir, et les exploits dont il était le héros. Et je ne vous ai jamais rien dit, père ; mais vous savez comment je vous ai toujours admiré ensuite.
— (oui)
— Et ce soir, père, le cavalier noir va reprendre du service. Il est temps de châtier ceux qui le méritent.
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Cette nuit-là, tandis qu’Hortense de Merville dormait blottie dans les bras de son amant, une ombre toute vêtue de noir s’introduisit sans bruit dans la ...
... chambre. Un feutre sur la tête, un masque et un foulard cachaient presque totalement son visage. L’homme portait une épée et un fouet à la ceinture, et était armé d’un pistolet. Il ôta doucement le drap blanc qui une fois de plus recouvrait Aldemar, puis il s’avança en direction des deux corps endormis. Il posa sur la bouche, juste en dessous du nez de la comtesse, un morceau de tissu imbibé de chloroforme et secoua sans ménagement le marquis de Cessac.
— Debout, crapule !
— Que se passe-t-il ? Qui êtes-vous ?
— Je suis celui qui vient châtier les porcs de ton espèce.
Cessac bondit hors du lit et tenta de fuir ; un croc-en-jambe le fit tomber à terre. Il tenta de se relever.
— Reste à genoux, fripouille ! dit l’homme en noir en pointant vers lui son pistolet.
— Mais… que voulez-vous faire ?
— Te renvoyer en enfer, le seul endroit qui soit digne de toi. Tu as trente secondes pour implorer le Créateur auquel tu ne crois pas.
— Savez-vous qui je suis ?
— Un cafard !
Et l’ombre tira, touchant le marquis en plein cœur.
Réveillée par le coup de feu, Hortense ouvrit les yeux, mais la drogue l’empêchait de reprendre totalement ses esprits. Elle se retrouva promptement attachée par les mains aux colonnades du grand lit nuptial.
— Mais enfin, qui êtes-vous ?
— Je suis la Justice à laquelle tu as si souvent échappée, ribaude !
— Comment osez-vous ?
Un violent coup de fouet la fit hurler et acheva de la réveiller. Elle se retrouva bientôt les fesses et le dos entier ...