La légende du cavalier noir
Datte: 12/08/2018,
Catégories:
alliance,
vengeance,
nonéro,
historique,
aventure,
contes,
Auteur: Pierre Siorac, Source: Revebebe
La nature est et restera un mystère éternel pour les philosophes comme pour les scientifiques, les premiers s’interrogeant sur le pourquoi et les seconds sur le comment des choses, parfois l’inverse, et parfois les deux en même temps. Mais aucun, malgré les avancées perpétuelles de la science ou de la métaphysique n’arrivera jamais à en percer l’absolu secret.
Qu’il contemple les étoiles ou son propre jardin, l’Homme n’y voit souvent qu’une perfection totale, un parfait agencement, dû à la main d’un Créateur auquel il a donné bien des noms différents au cours des siècles passés. Tout en effet, reconnaissons-le, semble harmonie à nos regards superficiels.
C’est cependant ignorer les trous noirs qui dévorent l’espace et finiront sans doute par nous dévorer un triste jour, comme les guerres sanglantes que se livrent toutes les créatures habitant nos jardins. La libellule avalée par la grenouille, qui à son tour sera attaquée par un rongeur quelconque, qui lui-même terminera prisonnier des griffes d’un hibou. Le calme de nos jardins n’est qu’apparence ; et l’horreur, la souffrance et la mort se trouvent hélas partout, cachées à nos yeux manquant de pénétration.
Il en était de même pour les hommes qui avaient le malheur de croiser la comtesse de Merville. Cette magnifique blonde aux yeux bleus, aux formes parfaites, à la voix envoûtante, à la conversation érudite autant que fascinante, apparaissait à chacun comme l’incarnation de la féminité resplendissante. Qui aurait ...
... pu deviner que derrière tant d’apparente innocence et de douceur, elle était en réalité cette fleur du mal, cette plante carnivore dont le parfum subtil attirait l’homme comme un insecte, avant de lui dévorer l’âme et le corps ?
Aldemar de Merville, son époux septuagénaire en savait quelque chose. Hélas, il n’était plus en état de prévenir quiconque des dangers que cette créature maléfique faisait courir à ceux qui l’approchaient.
Il l’avait rencontrée quelques années auparavant, et en était tombé amoureux fou. Conscient qu’à son âge avancé ses moyens de séduire étaient considérablement réduits, il ne lui en avait pas moins fait une cour assidue, et s’était senti rajeunir lorsque la belle avait feint de succomber aux charmes (réels) de son esprit. Il ne tarda pas à lui offrir mariage et titre, et c’est dans la chapelle de son château que notre diabolique devint pour le meilleur et pour le pire la comtesse Hortense de Merville.
La lune de miel fut une succession de feux d’artifices amoureux. Hortense était exigeante en amour, et le vieux comte en fut tout d’abord ravi. Mais son âge imposait des limites, que sa femme refusa. Et il connut bientôt l’épuisement. Hélas, notre araignée avait capturé sa proie, et elle la dévora comme elle l’avait prévu. Une nuit semblable à toutes celles qui avaient précédé, elle finit par obtenir ce qu’elle voulait : le pauvre comte défaillit.
Cependant, comme pour le punir d’avoir cru en ce qu’il ne fallait pas – et sans doute parce que ...