1. Beautés rurales


    Datte: 15/02/2022, Catégories: fh, fhh, fplusag, inconnu, Collègues / Travail poilu(e)s, bizarre, campagne, collection, caresses, entreseins, Oral préservati, pénétratio, confession, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... commande sur une toile cirée, usée à en être blanche par endroits, malencontreusement coupée à d’autres. C’est là que la petite cycliste arriva. Elle fut accueillie avec toute l’amabilité de son père :
    
    — Ben où donc que c’est que t’as encore été traîner ?
    
    Elle fit comme si de rien n’était et s’assit face à moi, jolie, vivante, débordante de joie de vivre, sa présence me troublait. La mère resta en retrait, dans mon dos, intéressée par ce qui mijotait dans ses casseroles. La négociation allait être ardue, ce n’est pas ici que j’allais faire mon chiffre. La conversation commença par le tout et le rien, comme de coutume. Le temps, les mauvaises récoltes, les difficultés du métier, les politiciens qui n’y connaissaient déjà rien et qui tuaient le métier. Quand je dis avoir entendu que « le pétrole de la France c’était son agriculture », le petit pied de ma voisine écrasa le mien. J’avais dit une bêtise dans cette maison. Effectivement, le bonhomme s’énerva :
    
    — Oh l’autre grand couillon, i’ferait mieux de fermer sa gueule et de s’occuper de son Anémone ! C’est-y pas possible d’entendre des aristos causer de ce qu’i’connaissent point… Parle-moi de De Gaulle, ça c’était un bonhomme !
    — Oui, enfin… Il a quand même massacré l’artisanat, et je sais de quoi je parle, répondis-je spontanément.
    
    Le petit pied écrasa le mien à trois reprises, j’avais dû faire une grosse boulette.
    
    — Ah ben voilà, reprit-il, on dirait qu’ils se passent la main pour casser les métiers les uns ...
    ... après les autres. I’verront ben quand y aura plus que des fonctionnaires et des chômeurs.
    
    Le bougre n’imaginait pas à quel point l’avenir lui donnerait raison. Il se leva, sortit des verres et une bouteille sans étiquette du buffet. Ma complice me caressa le pied du sien, me fit un grand clin d’œil et ses lèvres prononcèrent sans le moindre son :
    
    — su-per. Je m’attendais à une piquette ou un tord-boyaux, c’était un apéritif « maison » à base de feuilles de pêchers, et apparemment pas offert à tout le monde. Finalement, ma sincérité avait plu.
    — Bon, c’est pas tout ça, qui donc que c’est que tu vends ?
    — Ben vous savez, une coopérative ça vend à peu près de tout. Alors je vous répondrai : de quoi avez-vous besoin, on en a sûrement.
    
    On passa en revue un tas de bricoles, j’écrivis quelques lignes sur un bon, pas de quoi fouetter le chat qui pionçait sur le bord de la fenêtre. Puis soudain, l’horizon s’éclaircit :
    
    — Vois-tu mon gars, depuis bientôt trente ans que j’ai repris c’te ferme, j’ai pas eu un jour de repos et j’ai passé jusqu’à huit heures par jour à traire mes vaches. Oui mon gars, à six heures le matin et à six heures le soir et des fois jusqu’à dix, même avec la patronne. J’en ai un peu assez, je m’fais vieux et je suis fatigué. Paraît qu’y a des machines à traire qui le font bien, maintenant…
    — C’est sûr, ça fonctionne très bien, même. À condition de prendre des précautions pour éviter les mammites. Vous avez combien de bêtes ?
    — Oh, bon an, mal an, ...
«12...282930...35»