1. Beautés rurales


    Datte: 15/02/2022, Catégories: fh, fhh, fplusag, inconnu, Collègues / Travail poilu(e)s, bizarre, campagne, collection, caresses, entreseins, Oral préservati, pénétratio, confession, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    Hum… la belle époque que nos années 70, sans chômage ni SIDA pour gangrener la société, et dix fois moins de choses pour vous pourrir la vie : pas de ceintures de sécurité, pas ou peu de limitations de vitesse, pas de téléphones portables (une fois parti, tu es injoignable) et pas d’informatique pour te faire faire trois fois la même chose. Pourtant on vivait, et plutôt bien, surtout lorsqu’on avait vingt-deux ans… Notre premier rêve était d’être indépendants, de quitter le cocon familial. Pour cela, il fallait du boulot, mais là il n’y avait qu’à prendre ce qui se présentait. J’avais pris. Oh, ce n’était pas folichon, mais ça permettait de vivre : instit’remplaçant. En fait, avec un bac on pouvait enseigner, même si l’on n’avait pas pris la voie royale de l’École Normale. On ne nous confiait pas vraiment une classe, à quelques exceptions près, mais on servait de « bouche-trou », c’est-à-dire qu’on remplaçait des instits titulaires absents. Ça allait d’une demi-journée, pour un événement familial ou un enfant malade, à plusieurs mois, pour une maternité par exemple.
    
    Il fallait une grande disponibilité, une grande mobilité (grâce à ma deudeuche !) et de fortes capacités d’adaptation, car il n’était pas rare d’avoir un CM2 le matin et une maternelle l’après-midi trente kilomètres plus loin. Mais avec quelques collègues, nous nous étions fait une mallette miracle contenant des fiches et des exercices pour tous les niveaux et tous les programmes. Il fallait bien cela, car ...
    ... nous voyions de tout : des enseignants sérieux et méticuleux qui avaient préparé notre séquence de travail pour que les enfants ne perdent pas de temps, d’autres qui nous laissaient faire à notre guise en nous laissant leur matériel et leur « cahier-journal », outil précieux où sont notées quotidiennement les leçons réalisées. D’autres encore ne nous laissaient strictement rien, soit parce qu’ils ne tenaient pas ce registre à jour, soit parce qu’ils ne voulaient pas le montrer à un collègue, considérant que le remplaçant ne pouvait faire que de la garderie. Que dire aussi de ces cahiers-journaux cornés, usés, jaunis, qui servaient la même soupe depuis dix ou quinze ans, au mépris de toutes les réformes ?
    
    Peu importait, moi j’aimais bien cette surprise quasi quotidienne. Certes, on avait parfois à peine le temps de connaître les élèves, on ne faisait jamais rien de suivi, mais on n’avait pas non plus le poids de la responsabilité d’une classe et de sa réussite, et l’on ne risquait pas de s’enfermer dans une routine. Le défaut de l’histoire, c’est qu’on ne gagnait pas très cher. J’avais acheté une vieille bicoque à retaper, ayant pas mal de temps libre entre vacances, ponts, week-ends et journées courtes, mais le salaire allait de pair. Des copains d’école avaient opté pour des emplois dans le privé qui rapportaient beaucoup plus : banques, commerces, EDF, etc. Mais quand on fait des travaux, même s’il ne faut payer que les matériaux, mon seul salaire était un peu juste. Je ...
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