Échanges phaéciens - Histoires de Sexe

Échanges phaéciens

... organises un rendez-vous avec un autre couple, et parfois, si tu vois arriver quelqu’un, c’est un homme seul, parce que sa femme est subitement tombée malade. Et curieusement, même par la suite, elle est toujours malade ou partie en vacances ou chez sa mère.
— Ah bon ?

Voyant que ma femme prend un air un peu ennuyé, je prends le relais :

— C’est un exemple parmi d’autres. Ne parlons pas des lapins, c’est hélas très courant. Tu as ceux qui font ensuite le mort, tu as ceux qui te balancent une explication vaseuse, et tu as ceux qui s’excusent sincèrement, mais ils sont rares.
— Quoi comme explication vaseuse ?

J’affiche un large sourire :

— Comme promener son chien, par exemple…
— Tu déconnes !
— Pas du tout. Autres exemples : on s’est trompé d’heure ou de lieu, on a eu un coup de fil très important qui a duré longtemps, nous étions là, mais on n’a pas osé vous rencontrer, l’un de nous est tombé malade et on a oublié de prévenir par téléphone, etc.
— Ah oui… du coup, je comprends mieux que vous préfériez les sites spécialisés.

Il marque une courte pause puis demande :

— Et jamais en fonction d’une opportunité ?

Je le vois arriver, alors je décide de lui tendre la perche :

— Ça arrive, bien sûr. Faisons une simulation : imaginons par exemple ce genre de choses entre nous quatre. Dans l’absolu, il suffit de poser quatre questions, et si ça donne quatre réponses positives, alors c’est envisageable.
— Que quatre questions ?
— Oui, une par personne, ...

... mais il faut répondre franchement.

Barnabé se montre très intéressé, quant à sa femme, elle semble un peu absente, sans doute l’effet du kumquat. Je regarde Amandine, l’interrogeant du regard. Elle acquiesce silencieusement. Alors je continue :

— Imaginons que je pose ces quatre questions, tout le monde répondra ?
— Oui, pas de problème ! (Amandine)
— Euh… oui… (Barnabé)

Tous les regards convergent vers Blandine. Elle finit par dire :

— Ben oui… pour le fun… pourquoi pas…

Ça étonne beaucoup son mari, qui ne répond rien. Je constate à son expression qu’il espère sans y croire vraiment. Je reprends la main :

— Très bien, je pose donc la question à chacun d’entre vous. Je commence par ma femme : Amandine, est-ce que Barnabé te semble être un bon partenaire potentiel ?
— Il est mignon…
— Je prends ça pour un oui.

Je me tourne vers le mari de Blandine, plutôt ravi de la réponse de ma femme :

— Et toi, Barnabé, Amandine te semble être une bonne partenaire potentielle ?
— Ah ça oui !

Le cri du cœur ! Il met sa main sur sa bouche et s’excuse platement. Je lui souris :

— Pas de souci, je te comprends… maintenant, la dernière question est pour Blandine.

Je me tourne vers elle. Je pose délibérément mes larges mains sur les siennes, elle ne bronche pas. Alors je pose la question en l’enrobant un peu plus :

— Et toi, Blandine, est-ce que tu penses que je pourrais être un bon partenaire potentiel pour m’occuper de toi ?
— On… on imagine, n’est-ce pas ...