Au pays des mille étangs
Datte: 04/01/2022,
Catégories:
fh,
campagne,
Oral
pénétratio,
init,
sf,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... soit des informations catastrophiques.
— Je vois, il ne faut pas s’y fier.
— Non, pas du tout.
— C’est pourquoi j’ai voulu rester un peu avec vous, pour apprendre comment vous vivez, ce que vous savez faire et ce que vous ne savez pas. C’est très intéressant pour moi, comme un livre d’histoire pour vous.
— C’est logique, si vous êtes venus jusqu’ici, c’est que votre civilisation est bien plus avancée que la nôtre.
— Oui, technologiquement c’est certain. Mais disons surtout « différente ». Nous avons évolué chacun de notre côté, sans échanges jusqu’à présent, et donc de façon différente.
— Et donc que faisiez-vous dans cette ferme de la Brenne ? J’espère que les Mathioux n’ont pas été… malmenés ?
— Les fermiers ? Non, rassurez-vous, ils dormaient. Tout juste auront-ils fait un rêve étrange. Simplement, nous faisions la recharge en carburant.
— Chez les Mathioux ?
— Non, n’importe où. Il faut juste de l’électricité et de l’air. Toute notre civilisation est basée sur le gaz nitrogène.
— Nitrogène ? L’azote, en somme. Et dans une ferme, il y a beaucoup d’engrais à base d’azote, c’est ça ?
— Même pas, il est dans l’air, tout simplement. 78% de votre air est de l’azote, il suffit de l’extraire et de le solidifier, un procédé qui émet un sifflement et qui s’effectue avec un puissant rayon lumineux. Notre vaisseau capte alors toute l’énergie électrique alentour, c’est comme ça que votre voiture et votre téléphone se sont arrêtés.
— Vous dites que votre vaisseau ...
... fonctionne avec de l’azote ? Je ne vois pas comment…
— C’est normal, vous êtes dans une civilisation du carbone et de l’oxydation : le feu, le pétrole et ses dérivés, fonctionnent sur un principe exothermique de combinaison avec l’oxygène. Le nitrogène et ses dérivés, au contraire, produisent des réactions endothermiques extrêmement puissantes qui, une fois maîtrisées, produisent une énergie considérable, très supérieure à la simple combustion.
— Si vous voulez, je ne suis pas chimiste. Et… quel est votre but en venant nous visiter ?
— Très pacifique, croyez-le bien. Chez nous, c’est un peu la pénurie de nitrogène. Nous avons abusé des ressources, mal géré. Nous sommes obligés de porter des masques pour survivre et de nous enfermer dans des logements pressurisés en atmosphère confinée, c’est terrible. Ici, mon corps est à la fête !
— Je… je le vois bien. Et… vous ressemblez toutes à cela ?
— Non, pas exactement. Avec le temps, nous avons appris à moduler notre corps avec la pensée, de façon a dépenser le moins d’énergie possible, et consommer le moins d’azote possible. Nous ressemblons plus à des petits tas, très ramassés, se déplaçant peu. Mais ici, j’ai pu choisir un modèle de corps plus… humain, choisi parmi toutes les images que nous avons captées provenant de la Terre. Ce modèle ne vous plaît pas ? Je peux le modifier.
— Comme vous le souhaitez ? C’est trop, ça… Alors vous pouvez ressembler à qui vous voulez, en somme ?
— Pas vraiment. Je peux seulement faire avec la masse ...