1. Aide à domicile (1)


    Datte: 05/11/2021, Catégories: fh, hplusag, campagne, amour, Oral pénétratio, fsodo, portrait, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... et mit le tout à cuire dans de l’eau salée avec quelques condiments. Quelques minutes plus tard, une suave odeur emplit le petit appartement.
    
    — Mais ça me donne encore faim, se plaignit-elle.
    — Depuis combien de temps, tu ne manges pas à ta faim ?
    — Oh, je ne sais plus trop… Vous savez, avec mille deux cents euros, quand vous avez retiré le loyer, l’eau, le gaz, l’électricité, le téléphone, deux cents euros de carburant (un plein par semaine), les assurances et les imprévus, il me reste tout juste cinquante euros par semaine, en gros trois euros par repas. Alors…
    — Je vois. En fait, tu ne manges jamais à ta faim, pas de sorties, pas de resto, pas de cinéma. Une petite vie triste, quoi. Je dis ça, mais moi non plus je ne sors pas. Mais au moins, j’ai la télé. Remarque, je m’endors devant… et puis y a que des conneries. Un film de temps en temps.
    — Moi j’écoute la radio, ou je lis un bouquin. Mais je suis tellement crevée que je m’endors très vite aussi.
    — Ouais, pas une vie, quoi. Moi au moins, je m’éclate dans mes champs et avec mes bêtes.
    — J’aime aussi ce que je fais, mais il y a des petits vieux qui ne sont pas faciles… Je fais avec.
    
    Il moulina la soupe quand elle fut cuite, jusqu’à en faire un velouté. Une bonne cuillerée de crème dans chaque assiette, une grosse tartine de pain grillé, et ils dînèrent ensemble. Elle mangeait avec tant d’appétit qu’il dut la freiner, de peur que son estomac ne supporte pas ce soudain afflux de nourriture. Il y avait encore au ...
    ... fond du couffin un petit fromage maison, quelques fruits et un pot de confiture. Elle se régala et se confondit en remerciements.
    
    — Écoute, tout ça ne me coûte rien, qu’un peu de travail, mais sinon je m’ennuierais. La terre est généreuse chez moi et maintenant que je suis en bio, je la soigne bien. C’est juste un peu de partage avec une chic fille qui en a besoin. Vraiment, ça me fait plaisir. Mais une dette est une dette, n’oublie pas que tu me dois de l’argent.
    — Pas de souci, c’est promis. Je vais faire tout ce que je peux pour vous rembourser au plus vite. Et ce sera plus facile avec le ventre plein, j’aurai plus d’énergie.
    — Allez, je repasserai samedi prochain, après le marché.
    
    Il repassa, avec un couffin de nouveau rempli. En guise de remerciement, elle le gratifia de nouveau d’une gâterie. Et ce fut ainsi durant plusieurs semaines. Mélanie avait meilleure mine, ses joues se remplissaient et elle prenait goût à la vie. Non seulement cette visite hebdomadaire ne la dérangeait pas, mais elle l’attendait, parfois même avec impatience. Comme ce jour où elle avait préparé une tarte aux pommes, avec la farine qu’il lui avait apportée. Instant de partage, bref, trop bref, où l’un et l’autre se sentaient bien. Elle lui donna fièrement un chèque de trois cents euros, il ne lui restait plus qu’une dette de quatre cents. Mais hélas, elle n’avait pas trouvé d’activité complémentaire. C’est lui qui eut la bonne idée :
    
    — Mais dis donc, ma cocotte, j’y pense. Si tu n’as ...
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