1. Aide à domicile (1)


    Datte: 05/11/2021, Catégories: fh, hplusag, campagne, amour, Oral pénétratio, fsodo, portrait, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    — Allô ! tonna Germain d’un ton excédé.
    — Monsieur Germain ?
    — Ouais, mais j’ai besoin de rien.
    — Je suis désolée de vous déranger, c’est Mélanie, votre locataire…
    — Ah… S’cusez-moi, j’croyais qu’c’était encore une de ces pubs au téléphone. Ils nous emmerdent sans arrêt. Alors, dites-moi, qu’est-ce qui est cassé, qu’est-ce qui ne marche pas ?
    — Euh… Rien, rien, tout va bien… J’ai juste… un petit problème financier ce mois-ci… ma voiture est tombée en panne… j’ai dû la faire réparer… alors pour le loyer…
    — Oh là là ! Je vois. Ces choses-là, ça se discute les yeux dans les yeux, pas au téléphone. Vous êtes chez vous demain ?
    — Oui, c’est samedi, je ne travaille pas et je ne sors pas.
    — Bon. Eh ben, je passerai vous voir, disons… en fin de matinée.
    — Merci, Monsieur Germain. À demain.
    — C’est ça, au revoir.
    
    Le lendemain, c’était samedi, jour de marché à la ville, et Germain en profitait pour aller se faire un peu d’argent frais. Autrefois c’était la Françoise, sa femme, qui se chargeait de cette vente et en profitait pour faire quelques courses. Mais elle était décédée il y a trois ans des suites d’une longue maladie, comme l’on dit pudiquement. Une fois veuf, il avait pris sa suite, non par nécessité, mais parce que c’était l’occasion de voir des gens, de discuter un peu, de boire un coup. Et puis il fallait bien écouler sa production, encore plus excédentaire maintenant qu’il était seul. Par habitude paysanne, héritée de l’époque où les bras étaient le principal ...
    ... moteur de l’agriculture et où chaque repas réunissait dix ou douze personnes autour de la table, il produisait des légumes en quantité dans le même jardin que travaillait son père, et son grand-père avant lui. Un beau potager nourri du bon fumier de ses vaches. Il n’avait pas d’étal, il lui suffisait d’ouvrir le hayon de son « Berlingo » et en moins d’une heure le fourgon était vide. C’était bon, c’était beau, c’était bio et en plus pas très cher. Il était réputé, certains se bousculaient à son arrivée. Il vendait également des œufs, quelques volailles et un peu du produit de ses vaches, lait, crème, beurre et fromages quand il en avait en excès ; en fin de saison, avant de tuer le cochon de l’année, il négociait le surplus de pâtés, terrines et salaisons pour libérer les récipients.
    
    Sa réputation, d’où la tenait-il en dehors de la qualité de ses produits ? En reprenant l’exploitation de son père, décédé prématurément, probablement à cause des produits phytosanitaires utilisés sans précautions, Germain courait comme un fou après la rentabilité. Toujours plus de vaches à viande, toujours plus d’investissements, de nourriture à acheter, de médicaments, de vétérinaire… pour des prix de vente toujours plus bas. Quand il s’était marié, son père avait vendu une vache dix mille francs pour payer la noce. Dix ans après, il n’en tirait péniblement que deux mille euros, alors que le prix des aliments, des engrais et du carburant était presque une fois et demie plus élevé. L’éleveur ...
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