Aide à domicile (1)
Datte: 05/11/2021,
Catégories:
fh,
hplusag,
campagne,
amour,
Oral
pénétratio,
fsodo,
portrait,
rencontre,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... soirs de la semaine. Allez, passons aux comptes…
Enfermés tous les deux dans le bureau de l’étage, Mélanie lui montra patiemment tous les documents et lui expliqua le fonctionnement et la situation financière de l’exploitation. Il buvait ses paroles, humait ses fragrances féminines, sentait ses seins lourds toucher son épaule quand il était devant l’ordinateur. Il s’étonna du redressement des comptes depuis le passage en bio.
— Eh oui, expliqua-t-elle. Quand tu vends quatre-vingts vaches à quatre euros le kilo, ça représente environ deux cent cinquante mille euros. Belle somme, pense-t-on. Mais quand on retire les aliments, farines et autres, le vétérinaire, les médicaments, les intrants pour les champs, etc., etc. Il ne reste pas de quoi se payer. Alors qu’en vendant trente vaches à seize euros, ça fait trois cent quatre-vingt mille euros, sans acheter le moindre aliment, sans intrants, quelques visites du vétérinaire et d’un ostéopathe, de la musique et une brosse pour les gratter, et surtout des prairies pour paître en liberté. Et pareil pour les cochons.
— C’est vraiment super ! Mais là, vous avez des vaches d’exception, une race particulière.
— C’est vrai, mais tu sais que même une Limousine ou une Charolaise bio se vend plus du double d’une bête « traditionnelle », neuf à dix euros le kilo ! Tu vois, je suis ça de très près pour ne pas me faire avoir dans les ventes. Moralité : deux fois moins de vaches, deux fois moins de travail et de soucis pour le même ...
... prix de vente et pas d’aliments à acheter si on a des terres suffisantes. Tout bénef !
— Ah, ça donne des idées, c’est génial ! Mais vous faites un bénéfice incroyable ?
— Tiens, regarde…
— Oh la vache ! Ça donne le tournis ! Et tout ça, c’est pour vous ?
— Non, enfin, oui et non. C’est à la société dont nous sommes actionnaires. Mais il faut bien voir que chaque année nous faisons des investissements lourds : de nouvelles terres, de nouvelles machines, les panneaux solaires, l’éolienne, le digesteur et le groupe électrogène à gaz, la presse à huile, etc. Tiens, je te montre des photos du jour où Monsieur Germain a coupé l’arrivée du courant d’EDF, on avait fait une petite cérémonie avec les copains du groupement bio…
— Vous voulez dire que l’exploitation n’est plus raccordée au réseau ?
— Si, bien sûr, mais pour vendre du courant. En gros, ça couvre ton salaire et même plus.
— Incroyable !
— Et maintenant, à part le sel et le poivre, on n’achète plus rien. Pas de nourriture, on a tout, pas d’électricité, pas de gaz, l’eau de la source, et plus de carburant non plus.
— C’est fantastique ! L’autonomie totale, l’autarcie en somme.
— Oui, mais c’est toujours risqué. Un mauvais orage, une épidémie et tout peut basculer. C’est aussi pour ça qu’il faut un matelas confortable en cas de pépin. La seule chose qui me manque, c’est un peu de vacances de temps en temps…
— Mais je suis là, moi. Vous pouvez partir huit jours si vous voulez… enfin, tant que je serai là. Vous… vous ...