Aide à domicile (1)
Datte: 05/11/2021,
Catégories:
fh,
hplusag,
campagne,
amour,
Oral
pénétratio,
fsodo,
portrait,
rencontre,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... dorer, le colza et les tournesols explosaient de jaunes divers.
— Putain, que c’est beau ! Mais c’est le paradis, ici ! Tu m’étonnes que la viande est bonne, avec un tel environnement…
Il fit quelques pas vers les vaches et aperçut soudain le potager. Il y courut. Gus, avec son bon sens paysan, se dit qu’il était un peu zinzin, ce type. L’autre exultait, arrachait une carotte, un radis, un navet et goûtait tout ça avec des exclamations enthousiastes.
— Mais Germain, vous avez une fortune ! Je n’ai jamais rien goûté d’aussi bon…
Soudain il les entraîna vers la maison, regardant autour de lui comme s’il craignait d’être espionné. Une fois assis autour de la toile cirée, il ouvrit les vannes à son discours.
— Germain, ce que vous avez là vaut une fortune. Qu’est-ce que vous en faites ? Vous ne mangez pas tout ça à deux ?
— Ben non, le samedi on va vendre sur le marché. Remarquez, ça part bien.
— Vous m’étonnez ! Et combien ça vous rapporte ?
— Cette année, on est bien entre cent cinquante et deux cents par semaine.
— Ridicule ! Et vendu à n’importe qui… Bon ! Moi je ne fais que de l’exceptionnel, macarons obligent. Un repas chez moi, c’est en moyenne cent euros. Juste le repas sur la carte. En fait, avec les apéros, les vins, les cafés, à la caisse c’est plutôt deux cents euros. Ben oui, j’achète une bouteille de whisky quarante euros et je vends dix whiskies à seize euros, fois quatre. Mais c’est ça qui paye les extras, la bagnole, l’appartement à ...
... Sainte-Maxime et celui de l’Alpe d’Huez. Il faut bien que Madame ait des compensations. Et je sers trente couverts par jour, cinq jours par semaine, pas plus, c’est de l’artisanat, pas de l’industrie. Il n’empêche que j’aligne un chiffre d’affaires de près d’un million et demi par an.
— Mazette !…
— Sur un repas à cent balles, il y en a cinquante en frais de personnel, un chef de salle et deux serveurs, moi, comme chef de cuisine, un second et un pâtissier ; trente euros pour le lieu, la déco, l’éclairage, le linge de table, la vaisselle, etc. Restent vingt euros pour ce que je mets dans l’assiette… Si vous trouvez que c’est peu, dans les cantines c’est deux euros ! Vingt euros par assiette, soit trois mille par semaine, douze mille par mois. Que des produits d’exception, du frais, du bio, comme votre viande. Mais la viande, je l’achète à un boucher, qui vous la paye combien ?
— Seize euros.
— Bon, il a aussi ses frais, et tous les morceaux ne se valent pas. Mais moi, je lui paye le filet quarante euros, voyez-vous ? Ce que je veux dire, c’est qu’on peut faire du direct avec les légumes. C’est primordial aujourd’hui les légumes, avec cette mode végétarienne et ces conseils de manger moins de viande. Pour en avoir des beaux et bons, il faut que je me lève à trois heures du matin pour foncer à Rungis et ramener de quoi faire la semaine, puis enquillier ma journée derrière. Je n’en peux plus de ce régime-là. Si vous me livrez un chargement de produits frais deux fois la semaine, ...