Quadrifoglio - Histoires de Sexe

Quadrifoglio

... Regarde nos maris, ils ne veulent même plus y mettre les pieds. Et puis notre beau-frère y vit.
— Oui, mais il ne paie pas les charges.
— Remarque, ça ne changera pas d’avant, Claudia n’en avait pas les moyens.
— Moi, je serais même d’accord pour la rénover un peu. Il faut bien avouer qu’elle manque de confort.
— Pas faux, mais la pilule sera difficile à faire passer à nos époux.
— Vous avez vu le jardin ? Il paraît que c’est Marco qui l’a défriché et qui l’entretient. Il pourrait se rendre utile et faire quelques travaux ?
— On peut toujours rêver, mais pour le moment il n’est capable de rien.
— Je pense qu’il a besoin de soutien, du moins pour quelque temps, dit Regina avec quelques idées derrière la tête. Je veux bien prendre le premier tour et rester… disons une quinzaine.
— Non, ce sera moi, affirma Francesca. Il reste encore un tas de démarches et de papiers à faire, chez le notaire notamment.
— Alors je prendrai le second tour.
— Et donc moi le troisième, conclut Leila. Mais je vais chercher Marco, il faut qu’il se restaure et si on le laisse, il ne dormira pas cette nuit.

Il vint enfin avaler un grand bol de soupe.

— Tous ces gens sont enfin partis, constata-t-il. Quelle horreur de les voir s’empiffrer et picoler aux frais de la famille du mort ! C’est une pratique qui me dégoûte.
— Ne t’inquiète pas, ce n’est pas toi qui payes, répliqua Francesca.
— Ce n’est pas une raison. D’ailleurs, merci pour tout, j’étais bien incapable d’assurer tout cela.
— ...

... C’est normal, c’était notre sœur et nous l’aimions aussi très fort.
— Je vais faire mes paquets et débarrasser votre maison pour retourner habiter à l’école.
— Tu peux rester si tu veux, tu ne déranges pas. Elle t’appartient aussi, pour le quart, par alliance. Et puis c’est toujours mieux qu’une maison soit habitée plutôt que fermée.
— Mais vous ne voulez pas la louer ou la vendre ?
— La louer ? La vendre ? Mais à qui ? Tu rêves ! Ici il y a plus d’enterrements que de naissances ou de mariages, et rien qui puisse attirer les gens de l’extérieur. Et puis c’est notre maison de famille, la maison de notre enfance, où nous nous retrouvons une fois par an. Et nous l’aimons.
— Vrai ? Alors je vais pouvoir continuer l’œuvre de Claudia, le jardin, les cueillettes, les conserves, les confitures… Vous savez que vous avez chacune votre lot à la cave ?
— Non ? C’est nouveau, ça ?
— Oui, depuis que je fais le jardin, Claudia et moi avions beaucoup trop de production et elle ne vendait pas tout sur le marché. Alors elle a décidé de vous faire à chacune un lot de conserves et de confitures, pour que vous emportiez un peu de bonnes choses saines à la ville.
— Oh, c’est sympa, ça, vraiment… Petite Claudia… Quel grand cœur ! Je suis tout émue…
— J’essaierai de continuer, si j’y parviens. Elle m’a tout appris. J’ai plus appris en deux ans avec elle qu’en quatre ans de cours de biologie dans ma formation d’instituteur. Vous pourrez emporter des œufs aussi, il y en a plein.
— C’est très ...