Méprise - Histoires de Sexe

Méprise

... de certains clients et des nouvelles dispositions légales en la matière. Assise sagement devant moi, genoux serrés, habillée d’un tailleur fort seyant, elle attend que je lui annonce les nouveaux changements à connaître.

Tout de go, je lui annonce :

— Ma femme et moi allons divorcer. Les papiers sont signés, il ne reste plus qu’à attendre la confirmation du tribunal.
— Vous… vous divorcez ?
— Oui, je divorce. Mais pour l’instant, je préfère ne pas ébruiter cette nouvelle.
— Dans ce cas, pourquoi m’en parlez-vous ?
— Parce que vous êtes concernée, Anita.

Elle s’étonne :

— Moi ?
— Oui, vous. Sauf erreur de ma part, depuis quelques semaines, nous jouons à un étrange petit manège, ne croyez-vous pas ?
— Que voulez-vous dire par là ?
— Vous ne me facilitez pas la tâche, Anita.

Je me lève pour venir me planter à côté d’elle. Dans la foulée, je profite du mignon décolleté qu’Anita assise offre à mes yeux. Un peu inquiète, elle se lève à son tour. Nous sommes face à face, à quelques centimètres l’un de l’autre, proches, très proches. Je romps le silence :

— Je ne suis pas très doué pour les relations humaines, je passe sans doute trop mon temps à jongler avec des chiffres…
— Où voulez-vous en venir ?
— J’en viens à vous. Ou plutôt, je viens à vous, Anita.
— Je… je ne comprends pas, Michel.

Je pose mes mains sur le haut de ses bras :

— Je pense plutôt que vous ne voulez pas comprendre, alors je vais mettre les pieds dans le plat : vous me plaisez et ...

... je pense que je vous plais. Vous êtes libre, et je suis maintenant libre.
— C’est que… c’est que je ne suis pas libre…
— Vous n’êtes pas mariée, vous n’êtes pas pacsée, et votre compagnon ne vous mérite pas. Même si ce n’est pas présenté de façon très romantique, je vous propose de mieux nous connaître, puis d’aviser ensuite.
— Un essai, vous voulez dire ?

Je confirme :

— Oui, un essai en quelque sorte, bien que je pense qu’entre vous et moi, ça devrait fonctionner. Si vous préférez que nous restions discrets, pas de problème.
— Je ne suis pas libre… je veux dire que…
— Vous ne devez rien à votre compagnon, il a assez profité de vous.
— Thierry a quand même ses bons côtés, vous savez…
— Il a surtout de mauvais côtés. Je me rappelle très bien le jour où il est venu faire du scandale ici, à la suite d’une erreur d’interprétation de sa part. À ce propos, il ne s’est même pas excusé.

Elle ne répond rien, je continue :

— Anita, imaginons que vous soyez vraiment célibataire, sans attache, sans ce Thierry dans votre vie. Dans ce cas, accepteriez-vous de sortir avec moi ?
— Je… je pense que oui…

L’attirant légèrement vers moi, je souris :

— C’est déjà un grand pas en avant !
— Vous avez dit « imaginons »…
— Moi, je vous affirme que vous serez nettement plus heureuse avec moi qu’avec votre actuel compagnon…
— Je pense que vous croyez sincèrement en ce que vous dites… Mais qui vous dit que ça marchera entre nous ? Vous n’allez pas un peu vite en besogne ?
— ...