1. Aphasie


    Datte: 30/09/2021, Catégories: fh, fplusag, couple, médical, Collègues / Travail amour, pénétratio, fsodo, init, initiatiq, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... veau.
    
    Ce serait jambon-chips, j’irais aussi, tout de suite même. J’apporte des fleurs, c’est banal, mais je n’ai rien trouvé de mieux. Mireille a l’air fatiguée, un peu abattue même.
    
    — Ça ne va pas fort, toi.
    — Si… Non… Le boulot… Pas facile tous les jours…
    — Il faudrait te reposer, penser un peu à toi…
    — Sûrement… Jérôme ?
    — Oui ?
    — Non, rien… Euh… Tu fais quoi pour Noël ?
    — Devine ! Comme pour le premier janvier. Rien et toi ?
    — Moi non plus, bien sûr. Juste un pot entre collègues.
    — Ah, bien moi aussi. J’offre des jouets aux enfants des employés, alors je vais me déguiser en père-noël.
    — T’es vraiment un gentil, toi…
    — Non, c’est normal, il faut garder le lien. Ce sont des gens qui se défoncent pour garer l’entreprise à flot en m’attendant. Alors, on dit qu’on fête Noël ici ?
    — D’accord. Et on fêtera le premier janvier chez moi, si tu veux.
    — Tu rigoles ! Tu travailles, pas moi, je serai en vacances. Et puis les décorations de Noël serviront deux fois.
    — Si tu veux, mais c’est moi qui apporte.
    
    Nous faisons réveillon, j’apprends à ouvrir les huîtres sans finir aux urgences. Le champagne est issu de la petite cave que mon père s’était constituée. Il a vieilli merveilleusement. On est bien, un peu pompette mais bien. Elle reste dormir, comme je l’avais espéré, en réinstallant le lit qu’elle occupait pendant les travaux de l’été, mais dans la chambre rénovée. Le jour de Noël, je la trouve bizarre, renfermée, je la sens torturée. Nous sortons voir les ...
    ... animations, les décorations. Elle se détend petit à petit, nous finissons par de grandes rigolades sur le mode ados. Elle part, souriante et apparemment heureuse. Qu’une semaine à attendre, à l’attendre.
    
    Elle arrive avec les bras chargés, elle a préparé un plat par soir avant le réveillon. J’avais ouvert le portail de « la rue », la cour pavée.
    
    — Je peux rentrer ma voiture ? Y en a d’autres encore.
    — Mais tu es ici chez toi, tu le sais bien. Je viens t’aider.
    — Oh, non, ça va aller.
    
    Elle revient, chargée du dernier plat et d’un sac tintant de bouteilles. Il y en a pour ce soir et pour demain, c’est sûr. Du foie gras à la bûche, en passant par les cailles sur canapé et un sucré-salé petits pois et raisins, c’est un enchantement.
    
    — Jérôme, il faut que je te dise… Depuis une semaine, je revis.
    — … (elle est de nouveau tombée amoureuse ?)
    — Pendant un mois loin de toi, je me suis ennuyée comme un rat mort.
    — Et deux rats morts, deux !
    — Je ne sais pas pourquoi, et je ne veux pas trop le savoir, j’ai mis la psy sous le couvercle, mais tu me manques.
    — Alors dire que c’est une bonne nouvelle est bien peu de chose. C’est fantastique, inespéré… Pour moi, je veux dire.
    — Ne t’emballe pas Jérôme. C’est juste un constat, rien de plus. Maintenant, si ta proposition tient toujours, je crois que je vais l’accepter. Après tout, nous sommes deux orphelins, deux solitaires, et cette association ne peut que nous être profitable. Qu’en penses-tu ?
    — C’est exactement ce que je ...
«12...171819...28»