1. Aphasie


    Datte: 30/09/2021, Catégories: fh, fplusag, couple, médical, Collègues / Travail amour, pénétratio, fsodo, init, initiatiq, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... rembourserez plus tard. Il va falloir apprendre à gérer, mon jeune ami.
    
    Les scrupules envolés, nous nous amusons comme deux gamins, un peu comme si elle était ma grande sœur, et c’est bon.
    
    — Ah ça, ça vous va bien… Berk ! Ça non, vraiment non.
    
    Elle m’équipe à son goût et j’en suis fier et heureux. Je me propose de faire le dîner ; il m’arrivait souvent de le faire pour mes parents quand ils rentraient tard. Oh, juste une omelette aux pommes de terre et une salade.
    
    — C’est très bon, vous avez des talents culinaires.
    — C’est très simple, je ne sais pas faire grand-chose.
    — Je vous donnerai mes trucs, j’adore cuisiner. C’est mon activité préférée du dimanche. Ça me détend, et puis comme ça je fais à manger pour le reste de la semaine. Les autres jours je n’ai pas le temps.
    — Mireille, dites-moi un truc. Pourquoi est-ce qu’on ne se tutoie plus ?
    — Non, c’est le contraire. Pourquoi nous sommes-nous tutoyés un jour ? C’est une faute de ma part, j’étais en situation de faiblesse. Je dois toujours garder une certaine distance avec mes patients. Et puis imaginez, si le juge détectait une certaine… « connivence » entre nous, jamais il ne me nommerait votre tutrice.
    
    Elle a sûrement raison, comme toujours. C’est pénible à la fin, mais rassurant en même temps.
    
    Après, tout est allé très vite : les employés de l’imprimerie, le notaire, Emmaüs, le juge… Tout m’est tombé dessus en rafales. Mireille a pu s’absenter de son travail une demi-journée pour m’accompagner chez ...
    ... le juge, elle a été impériale.
    
    — Monsieur le juge, ce garçon est désormais seul au monde. Il a subi un double traumatisme terrible, la perte de ses parents et une chute redoutable qui lui a provoqué une amnésie et une aphasie temporaires. J’ai pu le soigner et lui redonner des conditions normales de vie. Mais il est loin d’être guéri. Je considère donc que mon rôle de praticien est de poursuivre son traitement psychologique et de le protéger contre toutes les sources potentielles de rechute. Cette fonction de tutrice me semble idéale, et d’une durée nécessaire et suffisante, pour parvenir à une complète guérison.
    — Je ne remettrais pas en cause vos compétences, chère Madame, simplement votre âge. Vous me paraissez bien jeune pour assurer un tel rôle que je qualifierais de… « substitut parental ».
    — Au contraire Monsieur le Juge, dans ce cas précis, il faut que ce jeune homme parvienne à faire son deuil sans lui offrir une possibilité de transfert. Je ne peux pas être sa mère, je ne veux pas l’être, je ne dois pas l’être. En revanche, la proximité générationnelle favorise la communication et l’exemplarité. C’est ainsi que je conçois ma relation de praticien avec ce patient et de tuteur avec ce jeune homme.
    
    Le juge entérine la proposition et, dès le samedi suivant, nous retournons chez le notaire, pressé par les délais de clôturer la succession. Mes parents n’avaient pas de dettes personnelles et laissaient un petit matelas d’économies, de quoi faire quelques travaux ...
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