La Maison des Marguerites
Datte: 30/07/2018,
Catégories:
fh,
amour,
préservati,
sf,
Auteur: Macapi, Source: Revebebe
... les préservatifs !
— Ça ne va pas, c’est à moi, je les garde !
J’ai saisi mon sac posé tout près et je l’ai serré contre moi. Il est alors parti à rire, d’un rire qui résonnait fort dans la pièce. Bien sûr, il pouvait facilement me les voler et partir. Tout ceci était un effort dérisoire pour conserver ce qui me reste dans cette vie. On s’attache vite aux petites choses dans ces cas-là.
— Bon d’accord, garde-les, je vais plutôt manger les pigeons, a-t-il dit.
— Hein ? Mais c’est mes pigeons…
— Hé la petite ! Je sais très bien que c’est toi qui me les vole depuis près de deux semaines. Je t’ai vu faire, je t’ai suivie et me voilà. Donc pas de vagues, ok ?
— Mais…
Je savais bien que je ne pouvais rien faire, rien dire. Il avait l’avantage. D’un autre côté, il n’avait pas l’air très agressif, comme il le disait, il défendait seulement son territoire. Je peux comprendre cela, mais je devais absolument en tirer avantage. Sinon, je perdais une bonne source d’approvisionnement en protéines.
— On peut peut-être négocier ? ai-je larmoyé.
— Négocier quoi ? Des capotes contre des pigeons ? Non merci, je préfère l’abstinence le ventre plein.
— Je peux peut-être les chasser à votre place ?
— Toi ? Si tu savais chasser, tu ne me volerais pas mes proies. D’ailleurs, qu’est-ce que tu sais faire ?
— Ben, je sais les faire cuire.
Je crois que j’avais touché une corde sensible. La cuisine ne semblait pas être son fort. Qui sait quel genre de services il devait fournir ...
... pour trouver quelqu’un qui lui cuisine ses pigeons dans ce groupe organisé, parce que j’étais sûre qu’il en faisait partie. Il a pris une pose songeuse. Et finalement, il s’est levé, a pris deux assiettes et a servi du pigeon pour deux. Tout cela était très louche, mais je n’avais pas trop le choix.
Il s’est assis sur une chaise et m’a regardé manger ma part sans aucune grâce. Il est vrai que je ne mangeais pas grand chose à cette époque et que je sautais littéralement sur la moindre nourriture disponible. Il a attendu que je termine, puis a lentement entamé sa part, en s’assurant que je le regardais attentivement. Il a détaché un bout de cuisse et me l’a tendue, sans sourire. Je ne cherchais plus à comprendre. Un inconnu se pointait, m’agressait presque et finissait par me donner à manger, je n’avais qu’à me remplir la panse au maximum. Il le fallait pour survivre. Les questions viendraient après.
Il ne m’a pas laissé ouvrir la bouche. Pendant que je terminais en me léchant les doigts, il a pris mon sac et fait l’inventaire. Des préservatifs annoncés, il en restait bien au moins quatre-vingts. Il a tout de suite compris que c’était la seule chose digne d’intérêt de mon sac. Je n’avais pas la force ni l’envie de me battre encore une fois avec lui.
Il a mis la boîte dans son propre sac et a dit :
— Viens, je t’emmène.
Il n’attendait pas de confirmation, pas de discussion, il n’allait pas se justifier. Je l’ai donc suivi, attentive au déroulement des événements, ...