1. La Maison des Marguerites


    Datte: 30/07/2018, Catégories: fh, amour, préservati, sf, Auteur: Macapi, Source: Revebebe

    ... Il y avait la Maison des Tulipes, des Roses, des Marguerites, des Pétunias. On croirait des noms de maisons pour les vieux, mais non, il semble que c’était un coin pour jeunes familles branchées. L’endroit semblait accueillant, les gens beaucoup moins.
    
    Je me suis fait discrète et je les espionnais. Essentiellement, je me cachais dans les buissons où je me terrais dans un conteneur à déchets, mais uniquement lorsque le temps était à la pluie, histoire de pouvoir me laver un peu par la suite. J’observais la vie de ces inconnus. Je crois que je les ai regardés près de deux semaines avant d’être découverte.
    
    De découverte en découverte, j’avais finalement compris qu’il existait en cet endroit un système assez bien organisé. Il y avait des jeunes et des vieux, quelques enfants. Pas vraiment de chef, mais plutôt des petits groupes autonomes qui se concertaient. Quelle ironie, j’en arrive à faire de l’anthropologie dans mon propre pays ! Aucune espèce de nourriture ne semblait entrer dans les immeubles, sauf des brassées d’herbes hautes. Je ne comprenais pas trop bien le principe, ils n’étaient quand même pas devenus herbivores par nécessité ? Mais peut-être que oui après tout, c’est toujours moins pire que les pires rumeurs qui circulent dans les bas quartiers.
    
    J’avais découvert dans le parc des collets qui attrapaient parfois des pigeons. Sans complexe, je les achevais moi-même pour les cuisiner et les manger dans un appartement à quelques rues de là dans lequel j’avais ...
    ... découvert un réchaud de camping fonctionnel.
    
    Puis, un jour, j’ai senti deux bras m’enserrer par derrière. Je n’avais rien entendu, trop occupée à faire griller les volatiles. L’homme m’a retournée et regardée méchamment.
    
    — Qu’est-ce que vous faites ici ?
    — Non, mais lâchez-moi, ça va pas non, sortez d’ici, ai-je répondu en criant.
    — Vous n’êtes pas au bon endroit, ici c’est notre territoire, vous devez partir.
    — Le territoire de qui d’abord ? J’ai le droit de faire ce que je veux, qui va m’en empêcher ?
    
    Lui apparemment allait m’en empêcher. Tandis que je me débattais, il tentait de me maîtriser. Un combat inégal, mais je luttais pour ma survie. Quelques coups de pieds dans l’espoir de porter un coup qui ferait mal, puis je me suis rendue à l’évidence, je n’allais pas gagner. Il me restait mon atout maître. J’étais une femme, il était un homme, j’allais l’avoir au charme.
    
    Me laissant aller entre ses bras, ma bouche s’approchait dangereusement de la sienne. Au moment de l’embrasser, son regard a croisé le mien, un éclair étincelant de fureur en a jailli et il m’a vivement repoussée.
    
    — Petite salope, tu penses m’avoir avec tes maladies. Tu vas le regretter, a-t-il dit s’élançant de nouveau vers moi l’air menaçant.
    — Attendez, j’ai des préservatifs !
    
    Drôle de présence d’esprit, mais qui m’a sauvé la vie. L’homme s’est arrêté, une lueur intéressée dans ses yeux. C’est étonnant comme il pouvait avoir les yeux expressifs, je n’avais jamais vu ça.
    
    — Donne-moi ...
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