1. La Maison des Marguerites


    Datte: 30/07/2018, Catégories: fh, amour, préservati, sf, Auteur: Macapi, Source: Revebebe

    Je n’ai jamais aimé la campagne, c’est pourquoi j’habite encore aujourd’hui en ville, malgré toutes les difficultés que cela peut me causer. Je n’ai plus de famille. Ma mère est morte, il y a deux ans d’une simple crise cardiaque et mon père l’a rapidement suivie. Il est mort d’une mort naturelle si l’on peut dire, dans le sens où il a tout simplement perdu goût à la vie et s’est laissé mourir, avec personne pour le retenir de force. Il n’avait jamais voulu intégrer la communauté de son village, mes parents étaient relativement indépendants avec leur petite ferme. Par contre, mon père seul n’avait pu y suffire. Qui sait maintenant ce qu’il est advenu de cette ferme ? Comme je l’ai dit, je n’aime pas la campagne, il ne fallait donc pas compter sur moi pour reprendre l’élevage et la culture dans un trou perdu pour une bande de vieux paysans. Quoiqu’on raconte que les campagnes ne sont plus ce qu’elles étaient et que de plus en plus de jeunes s’y trouvent bien et même fondent des familles. Je veux bien le croire, mais ce n’est pas un argument suffisant pour me faire quitter ma bien aimée ville de taille moyenne.
    
    Je n’ai donc plus de famille et pas vraiment d’amis non plus, uniquement des compagnons d’infortune ou de fortune. Tout dépend des jours, de la température et surtout de la motivation collective. Je vis dans un immeuble datant des années 2000 qui comporte cinq étages, avec huit logements par étage. Par chance, il y a beaucoup de fenêtres orientées au sud et très ...
    ... peu au nord, ce qui favorise la gestion de la chaleur. L’accès pour les handicapés, les gens à mobilité réduite comme ils disaient, nous a bien aidés lorsqu’il a fallu convertir une partie de l’immeuble en micro ferme. Ce n’est évidemment pas moi qui m’occupe des cochons et des vaches. Et c’est pour cela que j’aime ma ville, il a été relativement facile de s’y organiser en petites communes réduites la plupart du temps à un immeuble ou un complexe d’immeubles.
    
    J’habite donc au numéro trente-quatre de la Maison des Marguerites, d’après l’appellation originelle. Trente, c’est évidemment pour le troisième étage et quatre, c’est un des appartements qui donne plein sud. Le premier étage est consacré à l’élevage et le second à la culture, hydroponique ou en terre, selon la saison. Ainsi, nous profitons de la chaleur du bétail, un peu comme dans la crèche de Jésus, mais en plus moderne. Ce n’est pas notre seul moyen de chauffage, mais c’est appréciable lorsque l’électricité vient à manquer en plein hiver. On dit toujours que dans le pire des cas, les femmes iront se coller sur les cochons et les hommes sur les vaches. Il faut garder un bon sens de l’humour malgré la situation.
    
    Je dors donc, seule la plupart du temps, dans cet appartement tout équipé de deux chambres à coucher qui est le mien depuis 2011, c’est-à-dire depuis bientôt six ans. D’après la décoration sobre, mais de bon goût, ce devait être une femme qui y habitait avant que j’occupe les lieux. Un des avantages de la ...
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