1. Le dénouement


    Datte: 18/07/2018, Catégories: amour, mélo, aventure, sf, Auteur: Lise-Elise, Source: Revebebe

    ... était révolutionnaire, et ce qu’il avait dû en coûter au grand prêtre. Pourtant celui-ci ne revint pas sur ses paroles, et c’est porteuse d’un message de conciliation qu’elle repartit.
    
    Le voyage du retour se fit dans des conditions princières. Voiture, fruits frais, quatre gardes du corps et autant de serviteurs, il était loin le temps où Fyrag conduisait péniblement la mule, priant pour que sa compagne ne blesse pas ses pieds si fragiles. D’une certaine manière, c’était ennuyeux, mais de cet ennui agréable qu’on peut avoir après de grandes fatigues. Thyris se laissait aller au moindre de ses caprices, et personne, à part son compagnon, ne le lui reprochait.
    
    Ils passaient le temps en conversations futiles, jeux de langues et de doigts, bien à l’abri derrière les tentures de leur véhicule. De temps à autre, Thyris, prise d’un accès de mélancolie, pleurait sur sa carrière de vestale enfuie. Fyrag en ces moments s’armait de patience. Sans monture, il lui était impossible de quitter le cocon moelleux de leur véhicule. Il aurait bien sûr pu demander un cheval, mais la gêne le retint : Thyris s’était montrée assez démonstrative, et chevaucher pied à pied aux côtés d’hommes qui auraient pu, sans le moindre doute, suivre à l’oreille les détails de leurs ébats, l’embarrassait terriblement.
    
    Il s’accommoda donc de la promiscuité. Et le voyage se termina finalement plus rapidement qu’il ne l’aurait souhaité.
    
    Thyris seule pénétra dans le grand temple, porteuse d’une missive ...
    ... des Hédionnydes. On la reconnut comme l’envoyée des Dieux, et on la traita avec grands égards. Elle dut pourtant fournir de longues explications. Sur la mosaïque d’or du grand temple, Dyanar avait quitté la posture martiale pour une pose alanguie. « L’air d’un chat satisfait », pensa la jeune femme.
    
    Elle ressortit privée de sa tenue d’aspirante vestale. Une autre tunique, beige, la revêtait. Elle repartait chargée d’un autre message, aux Atilbissides, Hédionnydes, Calcinnydes et Etuinniens. Les prêtres d’Hédion lui ayant donné l’escorte pour le temps qui lui semblerait nécessaire, ils purent repartir dans le même équipage. La question de la présence de Fyrag ne s’était même pas posée. Le garçon se garda bien de la soulever.
    
    Ils parcoururent ainsi les contrées en tout sens. Thyris allait d’un point à un autre, délivrant ses missives. Dans les lieux où Atilbis était vénéré, Fyrag était accaparé par tous. Il n’avait pourtant que peu de choses à dire. On le pressait de décrire le Dieu. Même répété, ce rappel à son rêve troublait Fyrag.
    
    — Il est grand, blond, le visage fin, les pommettes accusées. Ses cheveux sont longs, doux…
    — Tu les as touchés ?
    — En rêve… Je ne l’ai vu qu’en rêve.
    — C’est un homme ou une femme ?
    — Difficile de le dire. Il a des seins de femme, qui ressemblent à ceux de Thyris, mais ils sont différents…
    
    Il déglutissait toujours à ce moment-là. Comment dire qu’il avait caressé, léché, tété la poitrine du Dieu ?
    
    — Comment ça ?
    — Je ne saurais ...
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