Le dénouement
Datte: 18/07/2018,
Catégories:
amour,
mélo,
aventure,
sf,
Auteur: Lise-Elise, Source: Revebebe
... infaillible avait quelque chose de rassurant. L’absence de présence féminine dans les rues, par contre, la fit frissonner lorsqu’elle s’en aperçut.
Ils se perdirent dans des rues de la ville, assistant malgré eux à son réveil. Les commerçants ouvraient leurs volets de bois, chassaient les immondices vers les rigoles, s’apostrophaient, partageaient de petits verres d’une boisson sombre. Les jeunes gens n’eurent bientôt plus qu’à suivre le flot grandissant des passants pour gagner le temple. À leur grande surprise, malgré son allure de forteresse, on y entrait comme dans un moulin.
Thyris fut choquée par ce qu’elle voyait. Jamais les vestales n’auraient toléré pareille impiété en un lieu sacré. Là, un marchand d’étoffes vantait sa marchandise, ailleurs, un vendeur ambulant proposait des petits pâtés. Plus loin, deux hommes négociaient âprement, et la jeune femme faillit se retourner quand elle les entendit :
— Ma sœur vaut bien plus que tes deux vaches malades !
Sentant venir l’esclandre, Fyrag tira sa compagne vers l’escalier monumental qui menait à l’autel. Ils s’arrêtèrent non loin, penauds, incapables de décider de la conduite à tenir. Les fidèles, autour d’eux, vaquaient à leurs dévotions. L’émotion de Thyris était telle que sa couverture commençait à vaciller.
Son compagnon, pour la détourner de ses pensées, entreprit de défaire le paquet de linge qui entourait l’objet.
— Qu’est-ce que tu fais !
— Je sais pas, mais on est parti pour s’en servir. Alors ...
... autant le sortir.
— Mais si on le voit ?
— Tu l’as enchanté, non. Il ressemble à quoi ?
— Je… je sais plus. À un morceau de bois, je crois… Mais… J’ai oublié…
Fyrag éclata de rire, sans plus pouvoir s’arrêter. Plié en deux, il tentait maladroitement de défaire les nœuds, et Thyris se sentait gagnée à son tour.
— C’est malin, fulmina-t-elle.
— Pou… Pourquoi, hoqueta le garçon.
— Pour la discrétion, c’est raté, siffla la jeune femme en se retenant de pouffer.
Fyrag reprit un peu son sérieux. Les passants, en effet, leur jetaient des regards intrigués.
— Eh bien, si c’est trop tard pour être discret, inutile de l’être.
Saisissant la main de sa compagne, il entreprit de grimper les marches escarpées. Il dut bientôt ralentir : Thyris, haletante, ne suivait plus. Petit à petit, la gravité de la situation les pénétra, et la jeune femme sentit la paume du garçon devenir moite.
Les dernières marches représentèrent un effort immense. Devant eux se dressait l’autel, si grand que trois chevaux y auraient tenu à l’aise. La statue en comparaison paraissait minuscule, bien que dominant nettement la stature des hommes présents. Hédion était représenté fulminant, brandissant une lance au-dessus de sa tête.
— La lance rituelle… chuchota Thyris. C’est celle qui sert aux cérémonies.
Fyrag s’abstint de répondre « lesquelles ». Bien que de nombreuses célébrations aient lieu dans le grand temple, une seule occupait l’esprit de l’aspirante vestale. Le garçon considéra ...