1. Le dénouement


    Datte: 18/07/2018, Catégories: amour, mélo, aventure, sf, Auteur: Lise-Elise, Source: Revebebe

    ... n’est pas possible !
    
    Il y eut, à nouveau, un temps de silence. Puis une troisième voix se fit entendre, chaude, apaisante.
    
    — Mes sœurs, regardez-la ainsi. Ils ont réussi, bien sûr. Ils ont relié ce qui avait été délié, ils ont ramené le regard du Dieu père sur son épouse.
    — Ça va être moins drôle, persifla la voix de Derina.
    — Mais le monde va rester monde, la consola Alquise.
    — Et il est reparti ?
    — Il reviendra, affirma Atilbis. Ils se sont retrouvés, maintenant. Tu trouveras d’autres jeux, ajouta-t-il, moqueur, à l’intention de sa sœur.
    
    Puis, plus rien.
    
    Fyrag protesta véhémentement. Qu’on arrête de le secouer tout de suite.
    
    — Est-ce que tu sais ce que tu viens de dire, lui demanda Thyris, d’une voix pressante.
    — Hein ? Non. J’ai dit quelque chose ?
    — Moi, Atilbis, je proclame par la voix de ce garçon que le Dieu père a retrouvé la paix. J’assure que la réconciliation des Dieux est faite, je déclare que celle des hommes suivra. Et pour signe que ce que je dis est vrai, la terre tremblera trois fois.
    — Qu’est-ce que tu racontes ?
    
    Il découvrait qu’il avait la gorge irritée, comme s’il avait crié très fort.
    
    — La vérité. Tu as fermé les yeux, tu es monté sur l’autel et tu as dit ça.
    — Et la terre a tremblé ?
    — Non.
    — Ah.
    
    Il ferma les yeux, les rouvrit. Il se tenait toujours sur l’autel, les prêtres agglutinés tout autour. Il sourit faiblement.
    
    — Thyris, on a réussi…
    — Oui, c’est ce que tu as dit…
    — Hein ? Je sais pas. Mais je l’ai entendu ...
    ... : on a réussi.
    
    La jeune femme, inquiète, passa la main sur le front du garçon. Les prêtres autour se faisaient menaçants : le signe du Dieu n’était pas advenu. Avec peine, Fyrag se releva. Il jeta un œil sur la statue d’Hedion, attira Thyris contre lui, et l’embrassa à pleine bouche, debout sur l’autel.
    
    — On a réussi, chuchota-t-il encore.
    
    Et la terre trembla.
    
    La suite alla très vite. Les prêtres se débandèrent, puis, obéissant aux appels de leurs supérieurs, revinrent prudemment dans l’enceinte redevenue calme. On aida les jeunes héros à descendre de leur perchoir. Il y eut encore quelques conciliabules, mesurés, cette fois-ci. Puis le grand prêtre se tourna vers les deux jeunes gens :
    
    — La terre a parlé en votre faveur. Les signes concordent. Les Dieux ont fait de toi leur prophète, la charge sera lourde, mon garçon. Quant à toi, qui as su œuvrer pour des desseins transcendant ta condition de femme, nous souhaiterions, si tu le veux bien, te confier une mission.
    
    Thyris hocha la tête, réprimant une grimace devant la condescendance de l’homme.
    
    — Tu portes la tenue rituelle des vestales. Tu les connais, et tu seras écoutée d’elles. Sois notre ambassadrice. Le monde a été profondément ébranlé, et il serait bon que les officiants de toutes charges s’écoutent, comme l’ont fait les Dieux.
    
    Bouche bée devant ces paroles, la jeune femme acquiesça sans même comprendre à quoi elle s’engageait. Ce ne fut que bien plus tard qu’elle comprit combien cette démarche ...
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