Le dénouement
Datte: 18/07/2018,
Catégories:
amour,
mélo,
aventure,
sf,
Auteur: Lise-Elise, Source: Revebebe
... autour de l’autel, des prêtres étaient installés. Thyris était assise au centre du cercle. Tous fixaient, certains franchement, d’autres à la dérobée, l’effigie de bronze. Fyrag l’observa à son tour, sans comprendre. Le métal sombre luisait, les muscles du Dieu étaient tendus. Mais cette statue-là n’avait plus l’allure martiale qu’elle avait auparavant. Hédion avait la tête légèrement penchée, le regard fixé sur l’olisbos qu’il tenait à la main. Il esquissait un sourire, qu’on aurait pu qualifier de tendre ou de coquin s’il ne s’affichait pas sur le visage du père des Dieux. Le jeune homme reporta son attention sur Thyris. Elle semblait tout à fait sereine. Il soupira de soulagement, et se détendit un peu.
De temps à autre, un messager au visage couvert de sueur entrait, posait un genou à terre devant le grand prêtre et prononçait quelques mots à mi-voix. Celui-ci hochait la tête et répondait :
— Oui, nous savons.
Puis on poussa Fyrag auprès de Thyris, et le synode sembla commencer. Le grand prêtre résuma la situation : les deux intrus avaient remplacé la lance vengeresse d’Hédion par un objet impie. Il aurait fallu, en toute logique, sacrifier ces impudents à la colère du Dieu. Or, non seulement le Dieu père ne manifestait aucun signe de colère, mais la transformation de son effigie sacrée, que tous pouvaient remarquer, s’était transmise à l’ensemble de ses représentations, dans toutes les terres hedonnydes à ce qu’il semblait, et au-delà peut-être. Il convenait ...
... donc de décider que faire.
— Il n’y a pas de questions à se poser : ces étrangers ont commis deux sacrilèges, il faut les punir, asséna un prêtre rondouillard.
— Ce n’est pas si simple, rétorqua un grand baraqué. Regardez-le : personne ne l’a vu si satisfait depuis que le monde est monde.
— Ne croyez pas cela, chevrota un vieillard chenu. L’enseignement parle du grand contentement du Dieu, à plusieurs reprises.
— À l’aube des temps…
— Avant le bouleversement…
— Bien avant le grand départ…
— Avant la traîtrise…
— Avant le schisme…
Fyrag avait de plus en plus de mal à suivre. Il avait accroché la main de Thyris dès le début du colloque, et la serrait de plus en plus fort. Ça ne le retint pas, pourtant. Sa vision devenait floue, les voix se mêlaient à d’autres. Il se frotta les yeux, se campant sur ses jambes, en vain. Au beau milieu de l’agitation générale, il sombra discrètement dans l’inconscience.
— Mère !
Il mit du temps à reconnaître la voix de Rondha, si posée d’habitude. Celle de Derina suivi aussitôt :
— Que vous a-t-il fait ?
— Répondez, mère !
— Elle a l’air de dormir…
— Je ne l’ai jamais vue si sereine…
— Moi non plus… Si, je l’ai déjà vue ainsi, le jour de la grande fête !
— Tu veux dire, le jour où…
— Où nous lui avons offert l’objet.
Les deux voix semblaient de plus en plus exaltées. Il y eut un temps de silence.
— Il est reparti ?
— Je crois.
— Et elle dort. Avec un sourire !
— Ils sont réconciliés?
— Ils ont réussi !
— Ce ...